Connexion
  • Mon espace
RDN Association loi 1904, fondée en 1939 RDN Le débat stratégique depuis 1939
  • Panier - 0 article
  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Mon espace
  • Connexion
  • Connexion

    Email :

    Mot de passe :

  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Accueil
  • e-RDN
  • e-Recensions
  • À la barre de l’Indochine - Histoire de mon Gouvernement général

e-Recensions

À la barre de l’Indochine - Histoire de mon Gouvernement général

Amiral Jean Decoux, "À la barre de l’Indochine - Histoire de mon Gouvernement général " Soukha Éditions, 2013, 508 pages
<em>À la barre de l’Indochine - Histoire de mon Gouvernement général</em>

Ce livre est si passionné, d’une telle véhémence contenue, qu’il incite à donner avant l’heure la clé de sa puissance narrative et dialectique. Il est sous-tendu par un double drame : drame militaire du coup de force japonais du 9 mars 1945 en Indochine, drame personnel de l’amiral, Gouverneur général, prisonnier momentané des Japonais, rapatrié après la capitulation japonaise, inculpé devant la Haute Cour de Justice pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, détenu pendant 26 mois avant de bénéficier d’un non-lieu en 1949.

L’ouvrage du vice-amiral d’escadre Jean Decoux est avant tout l’histoire du Gouvernement général de l’Indochine qu’il exerça de juillet 1940 à mars 1945, témoignage d’un intérêt capital sur cette période bizarre. Ce joyau de l’empire colonial de la France vaincue est en effet une tentation stratégique et économique immédiate pour le futur « Grand Japon », que seul retient l’allégeance de Vichy à l’Allemagne. Pour le Gouverneur général, maintenir les militaires japonais installés en Indochine dans le cadre strict des concessions faites par Vichy à Tokyo le 30 août 1940, est l’objectif prioritaire. C’est une tâche constante et nerveusement éprouvante car les interlocuteurs et les incidents se succèdent ; elle requiert psychologie et sang-froid. Mais l’ouvrage est aussi un plaidoyer pro domo : l’amiral se défend devant l’Histoire des accusations qui lui furent portées. Il montre en particulier que le coup de force du 9 mars 1945, qui apparaît comme l’échec de sa patiente stratégie, ne peut lui être imputé – il en attribue la responsabilité au clan gaulliste – il veut prouver qu’une immense injustice lui a été faite, à lui et à ses assistants, que la tâche de maintien de l’Indochine à niveau a été accomplie, que sous son autorité et jusqu’au 9 mars 1945, la souveraineté de la France et l’avenir de l’Indochine avaient été sauvegardées, que son action était honorable et qu’en aucune façon il n’avait trahi son pays.

Decoux, avec une force de conviction remarquable, un style un peu désuet, plonge son lecteur dans son univers, le lui fait découvrir méthodiquement et magnifie son action personnelle. C’est ainsi que l’état des lieux lors de la passation des pouvoirs du général Catroux – sanctionné par Vichy pour trop de concessions accordés aux Japonais déjà sur place – est une analyse politique et militaire de large ampleur. La politique française en Extrême-Orient, les relations franco-britanniques, les faiblesses de la défense de l’Indochine, le réseau diplomatique, la montée des périls en Europe et en Asie, tout est scruté avec maîtrise.

Ensuite viennent deux épisodes d’affrontements sanglants.

L’affaire de Lang Son du 22 septembre 1940 : les Japonais veulent augmenter leur emprise sur l’Indochine (utilisation d’aérodromes, augmentation des effectifs stationnés, transit de troupes pour prendre à revers les Chinois), refus de la France, les Japonais passent en force, les forces françaises sont inéluctablement submergée, des morts ; il faut céder en partie aux exigences japonaises.

L’affaire du Siam (Thaïlande) : soutenue par le Japon, la Thaïlande revendique des enclaves le long du Mékong au Laos et au Cambodge. Decoux envoie ses modestes forces navales qui infligent une défaite à la marine siamoise à Koh Chang, le 17 janvier 1941. Intervention diplomatique du Japon, passivité des Anglo-Saxons, paradoxalement la France doit céder des bandes de territoires.

La guerre du Pacifique éclate avec le raid japonais sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941. Par miracle les opérations militaires épargnent l’Indochine. Quatre années de statu quo précaire s’y écoulent. Après la reconquête des Philippines, les Américains visent le Japon, ils évitent Formose et l’Indochine mais néanmoins la bombardent. Les Japonais sont nerveux, le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) envoie des émissaires en Indochine pour organiser la résistance, sans tenir Decoux étroitement informé. Decoux se sent trahi, il n’a aucune considération pour ces apprentis, il méprise le général Mordant recruté sur place et qui « fait des fiches ». Il appelle à la prudence à tous les niveaux, car les moyens de la Résistance sont inexistants et les Japonais très informés, redoutables et nerveux, sentant la fin proche. Tokyo décide alors de neutraliser les forces françaises d’Indochine (60 000 hommes) en les assimilant, et donc d’attenter à sa souveraineté ; refus de Decoux qui, habituellement basé à Hanoï, se trouve à Saigon. Simulacre de négociation diplomatique, puis c’est le coup de force du 9 mars 1945. L’Indochine est désarmée, les militaires emprisonnés, après de nombreuses exactions par les Japonais et par les factions secrètes anti-françaises, éléments du futur Viet Minh. Decoux est prisonnier à Loc-Ninh, loin de Saigon. À quelques semaines de la capitulation du Japon, son œuvre s’écroule, et donc les chances de l’Indochine, selon lui par la maladresse du GPRF – (qui, incohérent, lui demande de proclamer la neutralité de l’Indochine en cas de débarquement américain).

Il écrit plusieurs fois que l’Indochine n’était pas sous occupation japonaise, que la souveraineté française y était respectée, qu’il avait assuré l’équilibre politique, et préservé l’avenir. « Tout le mal, je le répète, découle du coup de force du 9 mars 1945 qui a créé une interruption dangereuse de la souveraineté française » (p. 484). Son inculpation, son retour, sont une blessure de l’injustice plus qu’une humiliation. (Médiocrité de d’Argenlieu(*) : lors de l’escale de Calcutta, l’amiral d’Argenlieu qui s’y trouve, en route pour l’Indochine où il est nommé Haut commissaire, émet une note de service ordonnant de consigner Decoux dans un hôtel « qu’il ne doit quitter sous aucun prétexte »).

 

À cause de la guerre, le gouvernorat de Decoux fut l’un des plus longs. La relation de son action nous convainc qu’il avait incontestablement l’envergure requise par ce poste – formule qu’il faudrait développer ; il avait en particulier une intelligence aiguë de « la colonie ». Patriote absolu, subjugué par l’Indochine, Decoux n’est cependant pas un visionnaire : à aucun moment il n’imagine l’Indochine affranchie de la tutelle de la France ; il est pour des réformes libérales – le pacte colonial est suranné – il faut créer une université, réformer la justice, promouvoir les indigènes… mais il ne définit aucun statut politique futur. Pour lui, les « intérêts légitimes de la France » sont immuables ; « la France a un mandat, si elle démissionnait de l’Indochine, elle aurait trahi sa mission et menti à son histoire, elle cesserait d’être une grande puissance et aurait mérité sa déchéance ».

Decoux incarna l’Indochine, et à cet égard, son livre est un classique, mais nous savons qu’ensuite ce fut « l’Indo ».

(*) Grâce à de Gaulle, Thierry d’Argenlieu, lieutenant de vaisseau de réserve à sa sortie du couvent en septembre 1939, fut promu amiral 5 étoiles en six ans. N’ayant rien compris aux effets de la guerre sur les aspirations des peuples colonisés, son action en Indochine sera catastrophique.

Date de publication : 05 mai 2014    

Partager...

  • Retour à la liste

Juin 2025
n° 881

L’avenir des alliances militaires

Je participe au débat stratégique


À vos claviers,
réagissez au dossier du mois

 

Actualités

26-06-2025

Retour sur le sommet de l’Otan 2025

18-06-2025

Lettre d’intention entre la France et l’Espagne pour assurer la production d’A400M Atlas jusqu’à fin 2028

10-06-2025

Salon du Bourget 2025 : l’Onera développe ses projets d’innovation phares

04-06-2025

Une 4e FDI pour la Grèce

01-06-2025

Polaris 25 : une préparation grandeur nature à la guerre de haute intensité

Adhérez au CEDN

et bénéficiez d'un statut privilégié et d'avantages exclusifs (invitations...)

Anciens numéros

Accéder aux sommaires des revues de 1939 à aujourd’hui

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...

Lettre d'infos

Boutique

  • Abonnements
  • Crédits articles
  • Points de vente
  • CGV
  • Politique de confidentialité / Mentions légales

e-RDN

  • Tribune
  • e-Recensions
  • Cahiers de la RDN
  • Florilège historique
  • Repères

Informations

La Revue Défense Nationale est éditée par le Comité d’études de défense nationale (association loi de 1901)

Directeur de la publication : Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIE

Adresse géographique : École militaire,
1 place Joffre, Paris VII

Nous contacter

Tél. : 01 44 42 31 90

Email : contact@defnat.com

Adresse : BP 8607, 75325 Paris cedex 07

Publicité : 01 44 42 31 91

Copyright © Bialec Tous droits réservés.