Pour les lecteurs n’ayant pas eu l’opportunité d’aborder l’histoire croisée de l’Ukraine et de la Russie d’Andreas Kappeler, il leur en donnera l’occasion dans sa nouvelle édition actualisée (la première date de 2017). Il a ajouté une trentaine de pages relatives à l’agression russe du 24 février 2022 dont il décrit le cheminement et les grandes étapes. À ses yeux, la métaphore des frères inégaux, qu’il a employée tout au long de son ouvrage, se justifie pleinement : le macho Poutine, qui dirige d’une main de fer la famille patriarcale russe, ne peut tolérer la trahison du frère félon. Pourtant, bien que la Russie ait pris congé de l’Europe pour se tourner vers la Chine et l’Asie, le professeur émérite à l’Université de Vienne ne croit pas qu’il s’agisse d’une rupture définitive. Le futur reste ouvert, certes, mais John Maynard Keynes n’a-t-il pas écrit que, dans le long terme, nous serons tous morts.