Où en est le service national ?
Où en est le service national ? Le lecteur de l’ordonnance du 7 janvier 1959 sur l’organisation générale de la défense se pose la question quand, au titre V de ce texte législatif, il voit, par-delà le service militaire, s’ouvrir des horizons nouveaux sous les noms de « service national », « service de défense », « corps de défense ». Quelles réalités se cachent sous ces mots ? L’obligation de servir doit-elle évoluer, et dans quels délais ? La légitime curiosité du public mérite une réponse, ou au moins une information.
Une Commission du service national a été créée par décret du 8 avril 1959 pour préparer l’application des principes de l’ordonnance. Dès le début de ses travaux, elle a constaté que les problèmes qui lui étaient posés se rangeaient en deux catégories. La première se rapporte aux obligations imposées aux citoyens en temps de paix. Il est naturel que l’opinion soit sensible à cet aspect du service national : quelle sera la durée de ces obligations, comment seront-elles réparties, à quelles activités seront-elles consacrées ? L’idée même de service national semble renfermer le principe d’un changement dans l’objet du service obligatoire, et la jeunesse s’interroge à bon droit sur la nature de ce changement. Moins spectaculaire, à coup sûr, est le second aspect du service national que l’ordonnance présente pourtant comme primordial. Il s’agit, en cas de conflit, de placer chacun au poste où il sera le plus utile, compte tenu des exigences de la vie économique du pays. Ce n’est plus un problème de service actif, mais de mobilisation.
Il fallait dès l’abord faire cette distinction entre deux ordres de questions radicalement différentes. Dans les deux voies ainsi ouvertes, les travaux ont progressé très inégalement, ainsi qu’on va le voir en examinant successivement les obligations d’activité, puis la mobilisation de défense.
Il reste 89 % de l'article à lire