Qu’entre la conception et l’expression de la pensée et leur traduction dans les faits, il s’écoule souvent de longs délais, c’est chose normale et parfois souhaitable. Il est cependant des domaines où le temps qui passe joue contre ceux qui attendent. Tel est le cas pour l’organisation de la Défense Nationale.

L’observation et l’étude des formes qu’ont prises les conflits au cours de l’histoire et, particulièrement, au cours de ce demi-siècle, ont dicté une conclusion : désormais la notion de Défense Nationale ne saurait se confondre avec la seule notion de Forces Armées : dans des guerres totales, les nations seraient totalement engagées. Personne, aujourd’hui, ne s’inscrit contre cette vérité reconnue. Cependant, l’examen des faits, au moins en ce qui concerne notre pays, amène à affirmer qu’en dehors des Forces Armées, les aspects de la Défense Nationale n’ont jusqu’ici fait l’objet que de références verbales et de considérations théoriques.

Depuis plus d’un an, les projets de réorganisation de la Défense Nationale, un moment ressuscités et discutés devant le Parlement, paraissent retombés dans un profond oubli. Devront-ils subir le sort de la loi sur l’organisation de la Nation pour le temps de guerre qui, projet dès 1923, ne devint réalité qu’au 11 juillet 1938 ?