Institutions internationales - L'échéance atlantique - Le Xe anniversaire du Traité de Rome - Les activités de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)
Il est rare, en France, que les problèmes de politique extérieure jouent un rôle important dans les élections législatives. Les résultats enregistrés les 5 et 12 mars ont confirmé cette règle d’expérience. Ni le retrait de la France de l’Otan, ni le refus de la supranationalité européenne n’ont affecté le comportement des électeurs. Ceci intéresse les institutions internationales, car il est évident que celles-ci développent leur activité sans être activement soutenues par les masses.
Cette constatation est d’importance. Il est bien certain que la majorité des Français sont partisans d’une unification de l’Europe, mais très peu savent ce qui sépare une confédération d’une fédération, imaginent ce qu’est une coopération intergouvernementale plus intense et surtout plus organique, et ce que serait une supranationalité européenne. Aussi, parler d’un « recours au peuple » est une utopie, et l’on conçoit mal quelles pourraient être, par exemple, les résonances de l’annonce de l’élection d’un « Parlement européen » au suffrage universel. Dans l’état actuel des esprits, la nation demeure le seul mode organique d’existence des communautés humaines. Il en résulte que les institutions internationales ne peuvent guère dépasser le stade de la coopération intergouvernementale. Que certains organismes, par exemple la Commission de la Communauté économique européenne (CEE), s’arrogent des pouvoirs supragouvemementaux, que la prochaine fusion des Exécutifs des trois Communautés européennes (CEE, Euratom, CECA) annonce à long terme un « gouvernement européen » n’infirment pas ce jugement. Et ce qui est valable pour les institutions européennes, dont l’activité concerne directement les citoyens, les « touche » dans leur existence quotidienne, l’est encore plus pour une institution comme l’ONU, à laquelle beaucoup ne songent que lorsque la paix est en péril, ou encore comme l’OCDE, dont les préoccupations, pour de première importance qu’elles soient, ont un aspect trop technique pour sensibiliser l’opinion publique. Ce facteur psychologique est, à n’en pas douter, l’un des éléments importants du problème des institutions internationales, problème que l’on ne peut étudier en fonction de ces seules institutions, mais que l’on doit envisager, en même temps, en fonction des réactions de l’opinion publique.
L’échéance Atlantique
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