Institutions internationales - L'acquis communautaire - Les options fondamentales de l'Europe - Une responsabilité nouvelle pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ?
Les données générales de la situation n’ont pas subi de modifications sérieuses depuis notre dernière chronique. Mais leurs différents facteurs ne se présentent pas sous le même éclairage. Dans les premières semaines de 1974, c’étaient les problèmes économiques nés de la crise pétrolière qui s’imposaient à l’attention : le renchérissement considérable du coût de l’énergie affecte les fondements des économies occidentales et ne peut pas ne pas développer des conséquences dans les domaines des budgets, de l’emploi, etc. Sur le plan politique, il s’agissait surtout de savoir comment seraient réaménagés les rapports entre les pays consommateurs et les pays producteurs de pétrole.
En février, on a enregistré une inversion des perspectives, les préoccupations politiques ayant pris la première place. Sans doute les préparatifs de la Conférence de Washington et la décision française de laisser « flotter » le franc comportaient des facteurs éminemment politiques. Mais la réunion de cette Conférence de Washington a mis en lumière des problèmes politiques fondamentaux, qui ne sont pas liés à la crise pétrolière. Il s’agit, pour l’essentiel, des relations entre l’Europe et les États-Unis : l’Europe occidentale doit-elle s’insérer étroitement dans l’ensemble atlantique ou, au contraire, doit-elle chercher à affirmer son identité ? « Europe atlantique », « Europe européenne » : le débat n’est pas nouveau, mais les conséquences de la crise pétrolière lui ont donné une ampleur nouvelle, et la Communauté européenne se trouve affrontée à des interrogations qui mettent en cause sa finalité même.
Au surplus, ce sont des problèmes politiques qui se posent dans la plupart des pays membres de la Communauté, qu’il s’agisse des raisons des élections générales britanniques, du remaniement ministériel français, des critiques à l’égard de M. Willy Brandt, de la crise qu’a dû affronter M. Mariano Rumor, Président du Conseil des ministres d’Italie, des questions lancinantes de l’équilibre intérieur belge, etc. Un commentateur français écrivait le 2 mars 1974 : « L’Europe, sortie meurtrie de la conférence atlantique de Washington, s’installe dans la confusion. Et pour assez longtemps. Faute d’avoir assez tôt et assez fermement défini leur “identité” commune, les Neuf sont en train de se perdre ». Ce jugement est peut-être trop pessimiste, il n’en renferme pas moins une part de vérité. Aussi n’est-il pas sans intérêt de dresser un bilan des réalisations par lesquelles se définit l’acquis communautaire.
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