Cinéma - Du grotesque au sublime
Est-il utile, dans une chronique comme celle-ci, de faire allusion à des bandes cinématographiques que l’on a pris l’habitude depuis de nombreuses années de qualifier de « navets » ? Sans doute non, c’est pourquoi nous signalerons simplement au passage qu’un film comme Les Bidasses au pensionnat, de Michel Vocoret, n’a même pas l’excuse de faire rire. Devant de pareilles performances, on ne peut que ressentir regret et nostalgie des bons vieux vaudevilles militaires d’avant-guerre…
En revanche, il est nécessaire de stigmatiser l’abus que certains font des turpitudes nazies pour justifier des bandes qui, sous prétexte de fustiger des pratiques condamnables, se livrent tout simplement à des excès pornographiques. Les réalisateurs et interprètes de films tels que Elsa, Fäulein SS ou Train spécial pour SS n’ont même pas le courage de donner leurs noms et se cachent (à l’exception du seul Olivier Mathot) sous des pseudonymes anglo-saxons qui ne trompent personne.
Pour se rendre compte du niveau intellectuel de ces productions, hélas françaises, il suffit d’en lire les sujets. En ce qui concerne le premier cité, on nous apprend qu’en 1943 « Hitler s’alarme du défaitisme des officiers supérieurs et envoie un train de plaisir dans les zones de combat ». Pour le second, qui ressemble au premier comme un frère, on a apporté une petite variation. En effet, l’héroïne, si l’on peut dire, est une certaine Ingrid Schuller, capitaine d’un détachement féminin SS à bord d’un train qui emmène de jeunes et jolies Gretchens, engagées volontaires, qui vont soutenir le moral des officiers hitlériens sur le front russe. Devant pareille débauche de sottise et de basse pornographie, comment ne pas déplorer le laxisme de notre censure ?
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