On se souvient de l'émotion, particulièrement vive en Corse, soulevée par l’affaire des « boues rouges » déversées par la société italienne Montedison au large des côtes orientales de l'Ile de Beauté, et ceci peu de temps après qu'une Conférence internationale réunie à Londres en novembre 1972 ait élaboré une réglementation – encore embryonnaire – en matière d'immersion de résidus nocifs.
D'autre part, la prévention de la pollution des mers par les rejets des navires fera l'objet de la Conférence de l'Organisation intergouvernementale consultative de la navigation maritime (OMCI) qui doit se tenir à Londres en octobre prochain. Si les nations ne parviennent pas à s'entendre sur des mesures efficaces pour la protection du milieu marin et le contrôle des sources importantes de pollution, il est à craindre que ne se développent des contre-actions plus ou moins anarchiques, et que ne s'aggrave aussi le fossé qui se creuse entre pays développés et sous-développes, ces derniers étant plus pollués que pollueurs.
L'article de Jean Bernigaud, Administrateur des Affaires maritimes, Docteur en Droit, pose très objectivement le problème et en fait le point, notamment sur le plan de la juridiction internationale. Il montre l'importance et le caractère favorable que peuvent avoir à cet égard les ententes régionales.