Veille scientifique et technologique - La menace biologique - Biotechnologies et défense
Loin de constituer un élément nouveau dans l’histoire des conflits, l’emploi des armes dites « biologiques » remonte à plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires.
Dès l’Antiquité, Hannibal projetait sur les navires des jarres pleines de serpents vivants, et certains archers plongeaient la pointe de leurs flèches dans des cadavres en putréfaction, rendant ainsi la moindre blessure très invalidante, voire mortelle. Par ailleurs, les toxines végétales, telles que la ricine, complétaient efficacement l’arsenal des guerriers perses. Par la suite, l’emploi de telles armes fut à l’origine de deux catastrophes sanitaires : les épidémies de peste du Moyen-Âge, remontant au siège de Constantinople, au cours duquel des cadavres de pestiférés furent rejetés par-delà les remparts dans le but (largement atteint) de contaminer les rangs ennemis ; l’épidémie de variole qui décima, au XVIIIe siècle, les populations indiennes d’Amérique du Nord, contaminées par des couvertures offertes par les Anglais et ayant abrité des malades.
Plus récemment, les Japonais faisant preuve d’une belle ingéniosité, ont mis au point des systèmes de dispersion allant de la bombe au dispositif d’épandage, suffisamment efficaces pour contaminer en Chine plusieurs milliers de personnes. Les documents récupérés par l’armée américaine dans les années 1950 font état d’un millier de morts, par la peste uniquement.
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