L’observation des méthodes de travail des fabricants de véhicules tactiques et logistiques nous a conduits à remarquer qu’ils avaient recours aux véhicules industriels pour constituer la base de leurs systèmes et qu’ils utilisent généralement des composants et les pratiques de fabrication commerciale pour réaliser les véhicules logistiques et tactiques (VLT). Outre les exigences opérationnelles comme la mobilité tactique, l’aptitude au déploiement, la capacité de transport et de survie, les normes du ministère de la Défense et la politique de la délégation générale pour l’armement (DGA) imposent des exigences aux sous-traitants dépassant ce que l’on peut trouver sur le marché. Les industriels, par exemple, doivent se soumettre à des procédures de certification rigoureuses, mettre au point des manuels techniques plus détaillés, utiliser souvent des pièces standards et adopter des normes militaires de qualité.

Généralités

Les véhicules logistiques et tactiques doivent pouvoir se déployer et se mouvoir sur n’importe quel champ de bataille et dans toutes les conditions climatiques. Ils représentent la clé de voûte du soutien au combat des armées. Ils sont utilisés pour transporter le personnel, les munitions, les véhicules de combat, les produits pétroliers, les articles d’approvisionnement critiques, etc. Ils servent également de plateformes de commandement, de communications, de calcul, de systèmes d’information et de systèmes d’armes. Outre l’accession plus facile pour le ministère de la Défense à de nouvelles technologies, les partisans de cette stratégie pensent qu’il sera ainsi possible de diminuer les coûts des systèmes militaires. La réduction des budgets de la défense impose de développer de nouvelles stratégies utilisant une technologie commerciale, afin de réduire les coûts d’acquisition et de maintenir une base industrielle viable.

La DGA acquiert les VLT en ayant aussi souvent que possible recours à un article sur étagère pour les plus communs et en limitant le développement au maximum pour les plus militarisés. L’acquisition d’un article de ce type peut varier en structure, performances et délais, ce qui réduit l’importance des modifications aux cas suivants : articles en fabrication ou bien disponibles sur le marché à prix connus, ce sont des acquisitions de base ou sans développement ; articles demandant une modification peu importante, ce sont les acquisitions à faible développement ; articles nécessitant une modification importante, ce sont des acquisitions à développement intégré. Cette dernière catégorie est plus proche d’un programme avec développement réel, en raison de l’importance des recherches et des études requises.