L’arrivée de l’UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle), drone armé, dans le périmètre de l’aviation de combat constitue-t-elle une évolution ou une révolution ? * Sans doute une évolution pour le commandant d’une opération et le responsable de la campagne aérienne. Certainement une révolution pour le pilote de combat.

Les premiers apprécieront le nouvel outil de combat mis à leur disposition pour un emploi opératif et stratégique, la capacité discriminante offerte par son haut niveau de furtivité et son aptitude à produire des effets similaires à ceux de l’aviation pilotée, sans exposer la vie de l’équipage. En revanche, le pilote devra s’approprier les ruptures induites par la gestion déportée d’un aéronef de combat : une véritable révolution en un siècle d’aviation.

Dans le subconscient collectif, le métier de pilote de chasse évoque le rêve, l’idéal, le mythe de l’homme plus léger que l’air, plus rapide que le son. Guidé par la recherche de l’excellence, il apparaît comme l’héritier naturel des pionniers et des « As » de l’aviation. Si l’UCAV se définit comme une variante non habitée d’un système de combat aérien, la séparation physique entre l’homme et la machine est de nature à remettre en cause la place et le rôle tenus depuis un siècle par le pilote de chasse. Ainsi, le concept « pilote de chasse centré » – l’homme sous les projecteurs – s’estompe au profit d’une approche plus collective dans laquelle des opérateurs – hommes de l’ombre – sont au service d’un système.