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  • Revue n° 773 Octobre 2014
  • Les ressorts de la violence. Peur de l’autre ou peur du semblable ? [Bloodlust. On the Roots of Violence from Cain and Abel to the Present]

Les ressorts de la violence. Peur de l’autre ou peur du semblable ? [Bloodlust. On the Roots of Violence from Cain and Abel to the Present]

Audrey Hérisson, « Les ressorts de la violence. Peur de l’autre ou peur du semblable ? [Bloodlust. On the Roots of Violence from Cain and Abel to the Present]  » Revue n° 773 Octobre 2014 - p. 130-131
Auteur(s) de l'ouvrage : Russell Jacoby (traduit par Karine Reignier-Guerre), Belfond, 2014 ; 290 pages

Les ressorts de la violence. Peur de l’autre ou peur du semblable ? [Bloodlust. On the Roots of Violence from Cain and Abel to the Present]

Bloodlust, ou « désir mortel de sang », revisite l’histoire de la guerre sous l’angle de la violence fratricide. Professeur d’histoire à l’université de Californie, Russell Jacoby s’inscrit dans la lignée du philosophe français René Girard pour porter la thèse de cet essai : « la guerre naît de la peur du semblable ». L’idée que la violence et la haine sont basées sur le sentiment de l’étranger est trompeuse ; nous sommes élevés dans la peur de l’autre, alors que les pires atrocités viennent de nos semblables. Pour Girard, en effet, « ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes d’une même famille ou d’une même société ».

Prenant le contre-pied des idées dominantes qui assimilent la violence inouïe des extrémismes, des attentats, des guerres civiles, au « choc des civilisations » et à la peur de la différence, Jacoby interroge notre interprétation habituelle des conflits mondiaux. Il cite Jean-Pierre Dupuy, autre philosophe français : « l’image qui surgit – et vient remplacer l’image slogan du ‘‘choc des civilisations’’ invoquée par ceux qui ne comprennent pas l’état du monde – est celle d’une unique civilisation mondiale en état de guerre civile ». Nous aimons croire que les hostilités sont liées à de profondes différences sur la manière de vivre en société, que l’assimilation est la solution miracle qui mettra fin à la guerre. Or, la similitude est bien au contraire génératrice de violence : « Dans la mesure où l’identité repose sur ce qui rend un individu unique, la similitude constitue une menace pour le moi. Le double fait peur. Ce mécanisme fonctionne également au niveau des groupes sociaux ». Fin connaisseur de Sigmund Freud, Jacoby retrace l’histoire de la notion de « narcissisme des petites différences » au fil de l’œuvre du père de la psychanalyse : la présence d’une divergence, de la moindre différence, génère l’agressivité de la personne qui se sent mise en cause par ce semblable, cet autre qui semble l’imiter en tout et le prendre pour modèle, sauf… sur de petits détails ; l’affront est insupportable.

La devise révolutionnaire française, « liberté, égalité, fraternité ou la mort », est symptomatique de la violence fratricide : la Terreur ne frappait pas tant les opposants directs et ouverts que les révolutionnaires eux-mêmes qui, par une simple petite divergence d’opinion, pouvaient se menacer les uns les autres dans leur suprématie. L’analyse très bien documentée de Jacoby parcourt l’histoire de toutes les époques et de tous les continents : de la Saint-Barthélémy en 1572 où « parents, voisins et compatriotes » se sont entre-tués avec une barbarie qui marquera l’Histoire (l’utilisation du mot « massacre » dans son acception actuelle date de cet événement) au génocide rwandais en 1994 non moins tristement emblématique, et des guerres civiles aux « guerres inciviles » que sont les deux guerres mondiales du XXe siècle.

L’Histoire place a posteriori les événements dans un schéma déterministe : les uns s’enchaînent aux autres selon la loi de la cause et de l’effet. Dans cette reconstitution de la chaîne causale, les différences s’offrent en première ligne comme candidates idéales. Mais quelles étaient les différences entre les citoyens des puissances européennes à la veille de la Première Guerre mondiale ? Elles étaient du même ordre que celles des peuples balkaniques qui se déchiraient alors : minimes. La violence est contagieuse et rouvre des blessures anciennes non cicatrisées, telles que celle de l’annexion de l’Alsace-Lorraine. L’appel du désir de vengeance (blood feud) est irrésistible.

Bloodlust est l’histoire de ce désir mortel, de cette luxure (lust), qui se fixe sur le sang (blood) du rival, sur la vie de l’éternel frère ennemi. Arthur Schopenhauer exprime cette idée par la « parabole des porcs-épics » : par grand froid, ils sont obligés de s’assembler pour se réchauffer et survivre, mais en se rapprochant trop les uns des autres, ils blessent leurs voisins. Pour eux, la bonne distance est celle de la longueur de leurs aiguilles, mais quelle est-elle pour les hommes ? Cominus et eminus (« de près et de loin ») était la devise de l’Ordre du Porc-épic institué par Louis d’Orléans, frère de Charles VI, pour combattre son cousin Jean sans Peur pendant la guerre de Cent Ans, guerre fratricide, sans commune mesure, elle aussi…

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