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  • Revue n° 577 Juillet 1996
  • L’héritage de Lyautey

L’héritage de Lyautey

Pierre Morisot, « L’héritage de Lyautey  » Revue n° 577 Juillet 1996 - p. 194-196
Auteur(s) de l'ouvrage : William A. Hoisington Jr L’Harmattan, 1995 ; 406 pages

Universitaire américain, l’auteur témoigne – nous dit le professeur Martel en préface – d’« un courant de réécriture de la Seconde Guerre mondiale » évitant le manichéisme : se mettre à la place des autres, avant de juger dans l’absolu. Se mettre à la place du lecteur, c’est aussi le parti qu’a jugé utile de prendre le traducteur en complétant son excellent travail par une analyse critique de chaque chapitre.

Le sous-titre est explicite : « Noguès et la politique française au Maroc, 1936-1943 ». Il s’agit donc – poursuit André Martel – de l’action d’un « résident général botté », désigné « à contre-courant » par le Front populaire, choix surprenant mais avisé puisqu’il se portait sur l’homme sans doute le plus capable de faire face à une double crise potentielle : celle, interne, du nationalisme renaissant ; celle, externe, du conflit menaçant. La carrure du personnage est en effet impressionnante : polytechnicien sorti dans le meilleur régiment de l’artillerie française, brillant combattant de la Grande Guerre, docteur en droit, ami des frères Sarraut, Noguès est passé par l’Élysée sous Millerand, ce qui ne gâte rien, et a achevé d’assurer ses arrières en épousant la fille ­Delcassé. Il est par ailleurs disciple marocain de Lyautey, admis au privilège du tutoiement, et « sauveur de Fès » en 1925. Bref, une personnalité peu ­commune qui transparaît dans les portraits : traits fins, expression à la fois souriante et hautaine, un brin rusée. « Maître Renard » pour son secrétaire général Mönick, « équilibriste » pour Eisenhower, « escroc… mais bel escroc » pour Patton.

Il fallait, dans une période aussi troublée, une bonne dose d’habileté jointe à l’autorité naturelle et au maniement nuancé de la force. Bon connaisseur du milieu, respectueux de l’islam à la manière de son illustre prédécesseur tout en n’ignorant pas le bouillonnement qui peut sortir des mosquées, se gardant de paraître l’otage de la population d’origine européenne, Noguès, véritable proconsul aux pouvoirs très étendus, semble bien avoir conservé ce qui devait l’être et amélioré ce qui pouvait l’être. Outre les préoccupations économiques dominantes (car « la prospérité entraîne la paix »), l’auteur décrit les subtilités du régime de protectorat, l’alliance objective autant que complexe de la France et du sultan, « à la fois collaborateur et résistant ». C’est lui qui est amené à demander à la puissance protectrice de prononcer des sanctions sévères contre les agitateurs nationalistes, tandis que ladite puissance, se tenant en retrait, pousse le makhzen à les appliquer. Sous Noguès, bénéficiaire d’une curieuse convergence entre les mânes de Lyautey et de Jaurès, « la Résidence a retrouvé sa stature ».

Cependant, les principales menaces viennent alors de l’extérieur. Ce sont d’abord la guerre d’Espagne et les intrigues de Beigdeber, sorte de Lawrence hispanique. En 1940, Noguès se classe parmi les faucons et ne se résigne qu’une fois assuré de l’intégrité de l’Empire, élément capital en vue d’un traité de paix dont la conclusion peut sembler proche. L’idéologie de Vichy lui convient et la caution de Pétain le rassure, même s’il doit supporter l’« ingérence hautaine » de Weygand, qui a droit ici à des propos sévères. Si Hitler admet que la France (qui a mis vingt ans pour y parvenir) est plus à même que l’Espagne franquiste de faire tenir tranquille le Maroc, il reste à faire le dos rond, revêtu « non plus de la majestueuse cape de la France, mais du manteau effrangé de Vichy ». L’aide américaine est bienvenue sur le plan économique, mais les gros sabots de l’Oncle Sam doivent rester sur le seuil, pour éviter tant les intrigues au mechouar que les réactions nazies. Après le flou de la nuit du 8 novembre 1942 et l’inévitable baroud d’honneur, on raisonne à Washington comme à Berlin en 1940 : Patton, fort intelligemment, comprend que le mieux est de laisser les Français en place. Noguès, cependant, n’a pas cédé un pouce de territoire. « Aucun allemand n’a jamais dîné à sa table ». Avec l’Américain, peut-être encore plus dangereux quand Roosevelt, à Anfa, flatte le nationalisme marocain, la cohabitation est une solution peu agréable, mais la seule permettant de sauvegarder l’essentiel.

Voila un ouvrage précis, solide, à lire par tous et en premier par ceux qui, connaissant mal, condamnent vite. En d’autres circonstances, Noguès eût fini à l’Académie. Qu’un homme de cette trempe et de cette adresse ait connu les larmes de crocodile de Giraud, l’exil et la Haute Cour, on finit par se demander si, avec « les Américains à Alger, les Allemands à Marseille, la flotte au fond du port de Toulon, l’armée d’armistice métropolitaine en déroute », même un acrobate génial ne se trouvait pas investi d’une mission impossible. ♦

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