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  • Revue n° 553 Mai 1994
  • La stratégie suicidaire de l’Occident

La stratégie suicidaire de l’Occident

Dominique David, « La stratégie suicidaire de l’Occident  » Revue n° 553 Mai 1994 - p. 197-198
Auteur(s) de l'ouvrage : Maurice Bertrand Éditions Bruylant, 1993 ; 212 pages

Les deux cents petites pages de Maurice Bertrand ont de quoi agiter les chaumières des stratèges (1) ou des spécialistes en relations internationales. On nous en avertit d’entrée : l’absence de vision, de courage, l’incapacité à établir un diagnostic sont caractéristiques de toutes les périodes de montée des périls, et nous sommes dans l’une d’elles.

Notre siècle en a connu d’autres : celle qui a conduit au premier conflit mondial ; puis l’entre-deux-guerres ; la guerre-froide, qui n’évite qu’à grand-peine de finir en apocalypse. Maurice Bertrand observe d’un œil aigu les petites et les grandes impuissances, les incompréhensions, les choix erratiques qui conduisent à chaque fois le monde près du basculement. On pourrait s’interroger sur l’étiquette dont l’auteur décore tant de pratiques de bord du gouffre : que sont ces si nombreuses tentatives suicidaires qui ne conduisent pas au suicide et qu’est au juste cet ensemble mystérieux, l’Occident… ? L’analyse met néanmoins très bien en lumière les principes essentiels, avoués ou non, qui guident les grands acteurs de la vie internationale de l’âge classique, puis de l’ère nucléaire.

Les explications de ces errances sont multiples, mais l’auteur en souligne une, déterminante à son sens : « l’effet retard » qui explique que l’analyse intellectuelle, politique, stratégique, se trouve toujours décalée par rapport à l’évolution des choses. Particulièrement intéressante est à cet égard l’analyse des quarante-cinq années de ce qu’on pourrait nommer la « première » ère nucléaire. Sous une lourde accumulation de concepts d’allure nouvelle, ne s’est-on pas en réalité contenté de penser les relations entre les États nucléaires à l’aide des vieilles recettes, sans s’aviser de ce que le temps de l’atome faisait effectivement évoluer le monde beaucoup plus radicalement que ne pouvaient le décrire la théorie de la dissuasion ni l’idée de la non-guerre ?

Dénonçant l’inadaptation des appareils intellectuels d’analyse et de prospective, Maurice Bertrand construit les soubassements d’une nouvelle appréciation. Si nous ne voyons pas que le monde change, si nous ne comprenons pas comment il évolue, c’est que la plupart des théories des relations internationales ont privilégié les explications univoques du changement social. Celui-ci s’effectuerait selon des voies n’affectant pas les dogmes de l’analyse « réaliste » du monde international : la prééminence de l’intérêt, l’autonomie des unités politiques, le caractère immuable (agressif) de la nature humaine, la place centrale du raisonnement en termes de rapport de force. De plus, ce changement est observé le plus souvent par le prisme unique du progrès technique et économique. Or, commente Maurice Bertrand, cette vision d’un monde avançant sur le seul axe de la modernisation techno-économique et dont rien, finalement, ne peut affecter la sauvagerie, cette vie de nature que représente la concurrence permanente, machiavélique, entre unités politiques, entre États, cette vision n’explique rien de notre temps : elle est tout à la fois incomplète et impuissante. Il faut, en réalité, pour rendre compte du changement, dépasser la notion techno-économique pour observer cinq structures, simultanément : « la structure constitutionnelle, le mode de production, le mode de sécurité, la structure identitaire, le système explicatif accepté » à un moment donné.

Chacune de ces notions est longuement développée. On se contentera de dire ici que le concept de « mode de sécurité » est particulièrement intéressant. Existeraient ainsi, pour les sociétés humaines, des modes différents de produire de la sécurité : comparons par exemple la société féodale européenne au temps de l’arms control et de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE)… Le concept de « mode de sécurité » a l’immense mérite de nous rappeler que celle-ci est le produit final d’une longue chaîne de facteurs (militaires, psychologiques, diplomatiques, matériels, etc.), qui peuvent être maniés et disposés de façons très différentes selon les diverses cultures, en particulier stratégiques, donc selon les temps, les espaces et les conceptions des décideurs.

La question n’en demeure pas moins de savoir si les modes de sécurité, comme ceux de production, peuvent coexister dans leur diversité à l’intérieur d’une même société internationale. N’est-ce pas ce que nous démontrent ces dernières années ? Alors que les grands acteurs de l’ancienne dichotomie Est-Ouest s’entendent plus ou moins sur un mode de production de sécurité largement démilitarisé (voir le rôle de la transparence créatrice de confiance, de la coopération, du désarmement, etc.), d’autres espaces fonctionnent sur des logiques tout autres. Que cela soit un produit de nos anciennes fautes, voire de nos perversités, n’importe guère : cela est ; et même au cœur de notre monde « civilisé », un certain nombre de taches noires, qui deviendront peut-être de plus en plus nombreuses, démontrent assez l’irréductibilité des vieux modes de pensée.

Maurice Bertrand enrichit son cadre d’analyse de propositions concrètes de réforme du système international : développement d’un système de sécurité et de montages régionaux fondés sur les concepts hérités en particulier du processus CSCE, réforme de l’ONU dans un sens plus opérationnel, son universalité dût-elle en souffrir quelque peu, financement de la sécurité collective et du développement, etc. Cependant, l’auteur note justement que, pour le moment, ces concepts ne pourraient être appliqués qu’à partir des acteurs de la scène internationale. L’hétérogénéité de ces derniers entre ainsi par la fenêtre alors qu’on s’efforçait de boucler la porte…

On ne peut certes reprocher à l’auteur un défaut de vision ; mais sa vision d’un monde qui pourrait être tout entier éclairé, et largement pacifié, par une nouvelle manière de concevoir les rapports entre les unités politiques, donc leur sécurité au sens plein de ce terme, n’homogénéise-t-elle pas excessivement une planète dont nous vivons en permanence le morcellement ? Autrement dit, entre ce qu’on pourrait nommer l’homogénéisation réaliste (il n’y a que Machiavel) et l’idéaliste (Machiavel meurt, nous ne le savons pas et tout peut changer), le monde actuel n’appelle-t-il pas une appréciation extrêmement complexe et surtout diversifiée ? En rupture avec l’esprit du temps, Maurice Bertrand « dynamite » quelques certitudes commodes : il nous fait ainsi entrevoir un monde peut-être plus contrasté, peut-être moins compréhensible qu’il ne le souhaite. ♦


(1) NDLR : Cela concerne aussi les « stratèges en chambre », évoqués dans une précédente « Revue des revues ».

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