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  • Revue n° 388 Mai 1979
  • Les trente glorieuses ou la révolution invisible

Les trente glorieuses ou la révolution invisible

François Seydoux, « Les trente glorieuses ou la révolution invisible  » Revue n° 388 Mai 1979 - p. 185-186
Auteur(s) de l'ouvrage : Jean Fourastie Éditions Fayard, 1978 ; 300 pages

Ce livre de Jean Fourastié mérite d’être lu par toutes les Françaises et par tous les Français.

Il est remarquablement instructif par les indications innombrables qu’il fournit sur la « révolution » économique et sociale de la France, de 1946 à 1975 : une cinquantaine de tableaux chiffrés illustrent le texte. Il est émouvant, compte tenu de sa densité technique, par la connaissance psychologique que l’auteur a de nos compatriotes et par les inquiétudes que lui cause leur attitude devant des progrès sensationnels. Il est utile par les perspectives qu’il ouvre sur les lendemains qui nous attendent et les efforts que nous devrions accomplir pour nous y préparer.

Toutes réserves ayant été faites au préalable, une profession de foi : « Cependant, en vérité, ces 30 années sont glorieuses. Elles ont résolu des problèmes tragiques et millénaires… ». Le changement survenu est tout simplement stupéfiant. Un exemple entre tant d’autres : « la considération de la population agricole nous conduit à des constatations « étonnantes ». En 1946, un agriculteur nourrissait (mal) 5 à 6 personnes, tandis qu’en 1975, un agriculteur en nourrit (très bien) 26 ». Et ceci : « la France de 1946 a une structure professionnelle de pays « en voie de développement » : les agriculteurs représentent encore plus du tiers de la population active ; en 1975, ils ne sont plus qu’un dixième. Il avait fallu 150 ans pour que l’agriculture réduise de moitié son poids dans la population active ; en 30 ans, ce poids est réduit de 36 à 10. Inversement, l’industrie progresse de 20 %. Mais c’est le tertiaire qui devient à lui seul majoritaire, bondissant de 19 points en 30 ans, alors qu’il lui avait fallu antérieurement 45 ans, de 1900 à 1946, pour en gagner 4 ». Et encore : « le nombre des médecins est passé de 29 000 en 1946 à 81 000 en 1975 ».

Grâce aux précisions qui nous sont données sur l’allongement de la vie moyenne, la réduction de la mortalité infantile, l’introduction de la femme dans le monde du travail avec ses énormes répercussions, les bouleversements survenus dans la nature et la durée du travail en général, l’enseignement, les loisirs, l’habitat, nous pénétrons au cœur même de la France, telle qu’elle s’est transformée au cours de ces 30 années. C’est effectivement une révolution.

« De 1946 à 1975, la France a largement réalisé ce qui était l’essentiel du grand espoir du XXe siècle : l’élévation du niveau du peuple, et notamment des plus pauvres ». En fait, le pouvoir d’achat des salaires, et surtout des bas salaires, s’est accru, en 30 ans, beaucoup plus qu’en aucune autre période de notre histoire : et c’est en grande partie la raison pour laquelle on les appelle « les trente glorieuses ». Voici qui est typique : « En 1939, le conseiller d’État – l’un des fonctionnaires les mieux rétribués – gagnait, chaque mois, ce que son gardien de bureau gagnait en une année ; en 1975, l’écart s’est réduit de moitié. Le même conseiller d’État gagnait 5,5 fois plus que le Français moyen en 1801 : il ne gagne plus, en 1976, que 3 fois plus, impôt payé… ». Non moins édifiante, la structure de la consommation ! On peut la caractériser par la substitution du réfrigérateur au méteil.

On conçoit que, en face d’une pareille métamorphose, Jean Fourastié n’hésite pas à la résumer en un titre impressionnant : « Les deux France », celle de 1946 et celle de 1975.

Pourquoi ? Comment ? L’auteur tient à affirmer sa totale objectivité. Il n’a aucune prévention contre les syndicats de salariés ni contre la gauche politique. Mais il rejette de la façon la plus éclatante, parce que l’examen des faits auquel il a procédé l’y conduit, les opinions dominantes qui se groupent autour de deux thèmes : « 1° l’augmentation du niveau de vie d’un peuple vient d’une meilleure justice sociale. C’est en prenant au riche que l’on améliore la condition du pauvre ; 2° l’amélioration du niveau de vie et du genre de vie des masses provient de la force syndicale de revendication et de la force politique de l’opposition de gauche ». Pour Jean Fourastié, c’est, au contraire, l’accroissement de la production nationale qui détermine le niveau et le genre de vie d’un peuple… Il est impossible d’expliquer la croissance de la consommation sans parler de la croissance de la production… la production est la condition de la consommation.

Des années combien glorieuses ! Et pourtant, la morosité s’est installée dans le cœur des Français : un contraste saisissant entre le corps et l’âme. Jamais nos compatriotes n’ont connu un tel bien-être. Jamais ils n’ont paru aussi mécontents de leur sort, aussi enclins à revendiquer, à crier à l’injustice, à manifester leur inquiétude. Non sans sévérité, l’économiste, qui est également un moraliste, écrit : « ainsi commence à se dessiner la physionomie mentale d’un homme riche, sans foi et sans Dieu. Il n’est plus occupé que quelques dizaines de milliers d’heures sur 700 000 aux tâches traditionnelles de la prière et du travail. Au-delà de la frénésie quotidienne, du bricolage, de la pelouse à tondre et des voyages organisés, il est seul, en face de lui-même ; n’ayant (presque) rien à faire, sinon penser à des choses bizarres qu’il ne comprend pas ». Dans un « discours », qu’il qualifie lui-même de « démodé », et auquel on ne peut, pourtant, qu’applaudir, il disserte noblement sur le bonheur.

D’une époque exceptionnelle pour son ascension économique et sociale. Jean Fourastié annonce, pessimiste, la prochaine clôture : « La situation de la France n’est forte ni par son poids démographique, ni par sa situation industrielle, ni par le comportement de ses citoyens ». Les Français redeviendront-ils, alors, plus vertueux, plus courageux, plus heureux ? C’est la question que je me pose, en fermant, non sans regret, le bel ouvrage. Pourquoi faut-il que le paragraphe final en soit ainsi conçu : « quant à la politique extérieure, malgré la brillante action de Jean Monnet, nous n’avons su prendre (ou garder) ni en Europe, ni par conséquent dans le monde, la place que, jusqu’en 1954, nos partenaires étaient désireux de nous donner, et que notre renouveau économique nous permettait de tenir ». Je n’insiste pas. ♦

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