19 août 1942 – Hormis les Dieppois, qui se souvient encore ? Pourtant, ce jour-là, la 2^e Division canadienne débarquait sur les côtes de Normandie et, malgré quelques succès marginaux, perdait la moitié de ses effectifs engagés et la presque totalité de ses matériels sans avoir atteint ses objectifs essentiels. Nous savons gré à Raymond Rudler de réveiller notre mémoire moins pour son évocation sobre et fidèle de l’événement que pour l’analyse qu’il nous donne de ses causes et de ses effets.

La conquête de renseignements que n’importe quel réseau de résistance eut pu rassembler ne justifiait pas un sacrifice aussi délibéré. Il faut donc lui découvrir des motivations politiques et la relation qui nous est faite de l’entrevue Churchill-Staline, le 12 août à Moscou, éclaire singulièrement la décision des Britanniques de « tenter quelque chose ».

S’agissant des leçons tirées de cette aventure, l’on verra avec quel profit elles furent appliquées lors de l’opération Overlord, le 6 juin 1944. L’on verra aussi qu’à cette occasion les Allemands ne surent pas exploiter une expérience pourtant positive. Enfin, la conséquence immédiate et inattendue de Jubilee fut la libération des prisonniers de Dieppe et de ses environs. ♦