On n’a certainement pas oublié les colloques de Caen et d’Amiens au cours desquels les principes d’une réforme de l’enseignement ont été posés par les enseignants eux-mêmes et les représentants des nombreux groupes sociaux ou professionnels directement intéressés par les questions relatives à l’enseignement.

La réforme de celui-ci est une tâche nationale d’une importance capitale, dont chacun est conscient. C’est pourquoi il nous semble utile de signaler ici la publication de ces deux ouvrages ; ils ne s’adressent pas seulement aux spécialistes, mais doivent donner matière à réflexion à tous ceux qui se préoccupent de la chose publique. Le premier contient le résultat d’études préliminaires au colloque d’Amiens ; d’un caractère technique et statistique, il s’efforce de donner une indication sur des tendances, sans prétendre aboutir à des conclusions définitives sur des questions fort complexes. Il a les qualités et les défauts inhérents à ce genre d’enquête : l’impossibilité de conclure fermement laisse une large marge à l’interprétation personnelle, ce qui est à la fois avantage et inconvénient.

Le second ouvrage entre davantage dans la catégorie ouverte au public éclairé ; les exposés, rapports, conclusions, interventions d’enseignants et d’hommes politiques sont plus accessibles que des tableaux, même bien commentés. Une conclusion s’impose : la nécessité d’une réforme. Les grandes lignes qu’il serait souhaitable de lui faire suivre apparaissent également de façon suffisamment nette, qu’il s’agisse des buts de l’enseignement et des modalités de sa diffusion.

Toutefois, malgré l’ampleur des sujets abordés, le lecteur ne trouvera dans ces ouvrages que des aspects partiels de la question d’ensemble posée par la modernisation de notre enseignement ; aussi élevé que soit le niveau du débat, celui-ci reste limité à des données de haute technique pédagogique. Il reste à intégrer la réforme nécessaire dans celle, plus vaste, des institutions.