Synthétiser l’histoire du Maghreb en un nombre de pages relativement restreint, et réussir dans cette entreprise, est un résultat qui vaut la peine d’être noté. Le livre de Marcel Peyrouton est partagé en deux parties à peu près égales, l’une consacrée à l’histoire de l’Afrique du Nord avant 1830, l’autre à la période qui vit s’implanter la colonisation française dans les trois pays qui la composent. Cette répartition des développements consacrés à des durées si largement différentes correspond évidemment aux besoins d’une thèse. Car ce livre n’est pas un ouvrage d’érudition, non plus qu’un simple travail historique. Il est une démonstration que le Maghreb tout entier, malgré son occupation par l’Islam, ne trouve son équilibre et ne peut bâtir son avenir que dans une entente avec l’Occident.

C’est pourquoi, après avoir montré comment s’implanta Rome en Afrique du Nord à la suite des guerres puniques, après avoir rappelé les vicissitudes d’une histoire mouvementée faite d’alternances de grandes époques de prospérité et de périodes de sombres désordres, l’auteur insiste plus longuement sur les bienfaits de la colonisation française et sur les occasions qui ne manquèrent pas, même si elles ne furent pas saisies, de souder étroitement chrétiens et musulmans dans une franche et loyale collaboration profitable à tous. Ce sont là des thèmes dont nous avons été déshabitués et qu’il est bon de retrouver. Ils ne contiennent aucune amertume, mais développent des vérités qu’il est bon de rappeler.

Une telle histoire s’ouvre de toute évidence sur l’avenir, beaucoup plus qu’elle ne se referme sur le passé. Le livre de Marcel Peyrouton, malgré son titre, est davantage un ouvrage d’actualité qu’une étude historique se suffisant à elle-même. Souhaitons qu’il soit lu, et que le message en soit entendu.