L’auteur de ce livre s’est consacré, depuis vingt-cinq ans, aux études relatives à l’Amérique du Sud au cours de nombreuses missions en ces pays. Il est naturellement remonté à l’étude du passé et a donné sur l’économie de l’empire des Incas des études aussi neuves que profondes. À ceux qui voudraient nier l’originalité de la culture américaine avant la conquête européenne, Louis Baudin oppose le démenti le plus formel : les Incas n’ont jamais été des primitifs ; ils ont, favorisés par des conditions naturelles et matérielles favorables, créé une civilisation parfaitement originale, élevé un empire socialiste d’une perfection telle qu’il mériterait, à bien des égards, d’être étudié de près par les théoriciens les plus modernes.

L’importance d’un pareil livre n’est pas niable pour qui se préoccupe, non sans raison, de l’avenir de pays aussi magnifiques que les nations sud-américaines.

Louis Baudin s’élève au-dessus des querelles partisanes, se libère de toute influence marxiste et propose aux deux camps, aujourd’hui opposés, celui de l’Indien et celui du Créole, une solution garantissant à l’un et à l’autre la sauvegarde de ses intérêts et surtout celle de la très noble culture de l’Indien. En face de l’Eurasie, Louis Baudin essaie de promouvoir l’Eurinde, synthèse magnifique de l’européen et de l’américain.