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  • Revue n° 540 Mars 1993
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Conclusion

Jacques Morizet, « Conclusion  » Revue n° 540 Mars 1993 - p. 60-63

En se référant au titre d’un ouvrage de Pierre Viénot, M. Vernet a placé son introduction sous le signe des incertitudes allemandes. Je suis d’accord avec lui : incertitude est bien le mot qui convient à l’Allemagne d’aujourd’hui, au seuil d’une année qui lui pose de nombreux problèmes sur les plans économique, politique et moral.

Il a rappelé à juste titre que l’Allemagne d’aujourd’hui est une puissance moyenne, bien que son économie soit une des plus prospères du monde moderne. J’apprécie cette remarque, car elle fixe une limite aux craintes délirantes, entretenues trop souvent par les médias, d’une superpuissance économique qui, a contrario, fait apparaître un tableau désespérant des possibilités de notre propre industrie, ce qui est loin d’être le cas (la France est le premier bénéficiaire étranger des privatisations de l’Est de l’Allemagne).

Nous avons longuement parlé de la politique étrangère et de celle de défense. M. Maillard et le général Schmitt nous ont, avec beaucoup de clarté et de précision, décrit les méandres de la coopération franco-allemande dans ces deux domaines ; je ne reviendrai pas sur ce qu’ils ont dit et en tirerai seulement les conclusions suivantes.

La politique étrangère de l’Allemagne, contrairement aux dires des Cassandres, n’a pas connu depuis trois ans d’infléchissement notable. Elle est restée, grosso modo, ce qu’elle était au temps de l’ancienne RFA, bien que la situation stratégique ait été totalement modifiée par l’écroulement de la RDA. réduisant le triptyque bien connu États-Unis, URSS, France, sur lequel s’appuyait la politique fédérale, à ses deux composantes occidentales : fidélité aux alliances contractées à l’Ouest, atlantique et européenne, concertation à douze en ce qui concerne le développement de la politique à l’Est ; fidélité enfin à la France et au Traité de l’Élysée, dont Bonn s’apprête à célébrer le trentième anniversaire.

Les relations franco-allemandes sont bonnes, même si les initiatives qui en résultent sont critiquées par certains pays et certains Français. Le président de la République, le chancelier, les membres du gouvernement fédéral, ont souvent témoigné leur sympathie pour notre pays, lors des crises comme la crise monétaire de septembre dernier. À l’occasion du vote agricole de l’Uruguay round, bien que désireux d’un accord rapide, ils ont manifesté leur compréhension à défaut de leur soutien.

Un obstacle subsiste pourtant à la pleine harmonie : d’une façon générale, la RFA est plus atlantique que la France. Sur le plan européen, elle est entièrement orientée vers les solutions de type fédéral, ce qui continue à empêcher le moteur franco-allemand de tourner à plein régime. Concernant les projets politiques et l’efficacité militaire, rien ne peut être fait dans un cadre multilatéral (UEO) ou bilatéral qui ne soit en pleine conformité, ou en pleine harmonie, avec les engagements atlantiques. Économiquement, l’Allemagne, grande puissance industrielle exportatrice, obligée de maintenir ses débouchés pour assurer sa prospérité, est plus sensible au chantage américain, plus prompte à prêcher la conciliation et à rechercher le compromis.

Le vœu de la RFA est de reconstituer l’unité           atlantique sous toutes ses formes. Elle cherche donc par tous les moyens à nous rapprocher de l’Otan. Ce n’est pas nouveau : c’est une situation qui dure depuis trente ans.

Par contre, la crainte d’un Drang nach Osten s’est estompée. La reconnaissance prématurée de la Slovénie et de la Croatie, regrettable en soi car elle a accéléré l’éclatement de l’ancienne Yougoslavie, est demeurée sans lendemain par suite de l’incapacité constitutionnelle de la RFA de se joindre à des actions militaires « hors de la zone ».

La récession économique qui frappe l’Europe de l’Est a freiné l’expansion commerciale allemande dans cette direction. Après les privatisations dont l’Allemagne a été l’un des gros bénéficiaires, en Tchécoslovaquie notamment, l’année 1992 a été une année de pause. La part du commerce extérieur à l’Est ne s’est pas sensiblement modifiée dans la répartition globale des débouchés.

L’Allemagne continue à considérer qu’elle n’a pas d’intérêt national, postulat à partir duquel s’est développée sa politique étrangère depuis 1950. Pourtant, des indices viennent régulièrement rappeler que la notion d’État nation n’est pas morte : le choix de Berlin comme capitale, la revendication réaffirmée par certains hommes politiques allemands d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, la demande d’un accroissement de la représentation allemande au Parlement européen, l’affirmation de la langue allemande comme langue internationale, prétentions qui n’auraient pas tellement choqué si elles avaient été formulées avec moins de précipitation.

Jusqu’ici pas de grands changements qui puissent éveiller nos craintes ou celles de nos partenaires. Ce qui me préoccupe, ce sont plutôt celles des Allemands touchant à l’avenir de leur pays et de l’Europe : déstabilisation économique, plus redoutable encore déstabilisation politique et morale dans les nouveaux Länder.

Je suis inquiet des inquiétudes allemandes. Dans le contexte européen actuel caractérisé par la récession économique, l’usure des pouvoirs, les tensions nombreuses entre les Douze, la montée des nationalismes, il est normal que l’image de la nouvelle Allemagne soit difficilement discernable par l’étranger.

Contrairement à une idée trop répandue en France, le poids économique excessif de l’Allemagne est à long terme un problème. En cette fin d’année 1992, la situation économique allemande paraît plutôt préoccupante. Les privatisations ont accru le chômage : dans certains nouveaux Länder, deux Allemands sur trois sont sans emploi. Les finances publiques sont déséquilibrées par les transferts effectués au profit de ces nouveaux Länder, dont on ne voit pas la fin dans l’immédiat. Le déficit public, financé pour un quart seulement par l’impôt et le reste par des emprunts contractés dans des conditions onéreuses, atteint 580 milliards de Marks, soit plus de 5 % du PNB. 1993 s’annonce comme une année de croissance nulle.

Si la situation économique doit encore se dégrader, on peut se demander si le gouvernement fédéral sera en état d’assumer ses engagements résultant du traité de Maastricht, principalement dans le domaine monétaire, et si alors il faudra redouter une remise en cause de sa politique européenne. À cette préoccupation s’en ajoute une autre : dans ce climat surchauffé, qui fait douter bien des Allemands de l’Est des vertus du capitalisme, l’arrivée croissante de travailleurs étrangers, demandeurs d’asile économique, pose un problème déjà au-dessus du supportable (80 000 en 1989, 120 000 en 1990, 245 000 en 1991, 450 000 réfugiés en 1992, presque tous répartis dans les nouveaux Länder) et constitue un appel permanent à la xénophobie et à la violence. 37 000 extrémistes ont été repérés par le Verfassungschutz fin 1992, contre 4 000 fin 1991. On a compté 186 incendies, 14 victimes, 423 blessés, pas seulement à l’Est, mais dans l’ensemble de l’Allemagne.

Bien entendu, Bonn n’est pas Weimar. Les Allemands ont été les premiers à protester massivement contre ces excès : 300 000 personnes à Berlin, témoignant de leur attachement à la démocratie, ont défilé derrière le président de la République fédérale, M. von Weiszäcker. Les premières mesures d’intervention contre les groupements extrémistes viennent d’être prises ; mais trop d’Allemands paraissent si lents à réagir efficacement qu’on en vient à se demander s’ils perçoivent bien les réalités de la société postcommuniste dans toutes ses composantes, s’ils sentent les effets ravageurs de l’extrémisme parmi les jeunes, le rejet par beaucoup d’entre eux de l’Europe communautaire.

Souhaitons vivement que nos amis maîtrisent la situation d’aujourd’hui. Nous n’avons rien à gagner à une réorientation de la politique allemande. Le rapprochement entre nos deux pays pendant 40 ans a été fructueux ; il doit rester l’une des composantes essentielles de notre politique dans notre intérêt, mais aussi et surtout dans celui de l’Europe. Le monde entier ne peut que gagner au maintien d’une Allemagne démocratique, stable et équilibrée. Consentons donc les efforts nécessaires pour l’aider à intégrer seize millions d’habitants qui, depuis 1933, n’ont connu qu’un univers de délation et de violation des droits de l’homme.

Nous avons enregistré le vote massif du Bundestag en faveur des accords de Maastricht ; nous voudrions avoir la certitude que ce traité répond bien aux aspirations actuelles du peuple allemand. Les résultats du sondage opéré en septembre dernier par l’Institut démographique d’Allensbach en font douter ! ♦

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