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  • Revue n° 794 Novembre 2016
  • La philosophie face à la violence

La philosophie face à la violence

Audrey Hérisson, « La philosophie face à la violence  » Revue n° 794 Novembre 2016 - p. 130-132
Auteur(s) de l'ouvrage : Marc Crépon et Frédéric Worms Éditions des Équateurs, 2015 ; 204 pages

La philosophie face à la violence

À la fin des années 1980, le ton était à la fin de l’histoire comme de celle de la philosophie. Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette même tonalité : l’histoire continue bien, non moins violente (!), et en appelle toujours autant à la philosophie. Il ne suffit pas, même si cela est essentiel, de mettre la philosophie à l’épreuve de la violence, pour la sortir des sentiers battus et la forcer à se confronter à la réalité du monde. Il faut aussi mettre la violence à l’épreuve de la philosophie, en acceptant de poser les problèmes fondamentaux, notamment éthiques, soulevés par les guerres qui se déroulent de nos jours.

Pour s’engager dans cette double mise à l’épreuve, il est utile de revenir sur des philosophies qui ont affronté ces questions, à leur manière et dans une autre époque, des philosophies qui ont le mérite de ne pas seulement avoir subi de l’extérieur le contexte qui était le leur, mais aussi d’avoir contribué à le constituer. Cette philosophie, celle du XXe siècle, est vitale pour notre histoire car nous en subissons encore les effets et l’influence.

Marc Crépon est directeur du département de philosophie à l’École normale supérieure (ENS), directeur de recherche au CNRS et auteur, entre autres ouvrages, de La Culture de la peur, Identité, sécurité, démocratie chez Galilée et du Consentement meurtrier au Cerf. Frédéric Worms est professeur de philosophie à l’ENS, dirige le Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine et est l’auteur, entre autres ouvrages également, de La Philosophie en France au XXe siècle. Moments chez Folio. Ces deux philosophes ont d’abord proposé un cours en ligne sur le site de l’ENS, avant d’en tirer ce petit ouvrage, fort didactique, qu’est La Philosophie face à la violence.

Deux « moments » de l’histoire du XXe siècle ont été choisis pour rassembler les pensées de philosophes sur la violence et la guerre. Ces deux moments forment les deux parties de l’ouvrage : « Autour de la Seconde Guerre mondiale » et « Autour des années 1960 », marquant deux temps différents, mais complémentaires, pour notre compréhension du temps présent.

L’engagement dans la Seconde Guerre mondiale, notamment dans la lutte contre l’expansion du nazisme, a mis la philosophie – les philosophes de cette époque – à l’épreuve de la politique. Les questions posées étaient les suivantes : faut-il choisir entre les formes de violence, celles qui sont légitimes – au regard de l’histoire, de la révolution ou de tout autre absolu – et celles qu’il est nécessaire de combattre, ou faut-il rester sur le refus par principe de toute justification de la violence ? Simone Weil, en digne héritière d’Alain, était longtemps restée opposée à toute guerre ; pourtant dès 1939, elle rompt avec son pacifisme radical, et s’engage dans la Résistance – comme le font d’ailleurs Cavaillès et Canguilhem. C’est l’épreuve de la guerre, de son imminence et de son inexorabilité, qui a transformé sa réflexion sur le sujet.

Sartre et Camus se sont opposés sur cette même question de l’utilisation politique de la violence, notamment au travers de leur réflexion sur la torture – pendant la guerre d’Algérie – et sur le terrorisme : comment condamner et/ou justifier l’un et/ou l’autre ?

« Car si les victimes d’hier (le « peuple » qui avait connu les souffrances de la torture dans la Résistance) sont capables de se changer en bourreaux, c’est peut-être qu’il n’y a rien à faire contre cet “appel du sang” ancré au fond de la nature humaine, vouée à verser par alternance dans l’inhumain ». Pour Camus, chacun des camps, pour se justifier, s’appuie sur le crime de l’autre. Cette « casuistique du sang » est une montée aux extrêmes qu’il faut combattre.

Merleau-Ponty poursuit avec la question suivante : la violence peut-elle être légitimée par ce qui devrait être la finalité de l’action révolutionnaire, le progrès de la condition humaine ? Il pense évidemment aux « intentions humanistes » du communisme. L’épreuve de la politique confrontée à la violence n’est en effet pas détachable, pour ces auteurs du moment philosophique de la Seconde Guerre mondiale, de la grande question de l’humanisme.

Pour la génération suivante, en revanche, il n’en sera pas de même, et cela marque la rupture entre les deux moments philosophiques. Chez Foucault ou Deleuze, ce n’est certainement pas à partir de ses intentions humanistes qu’une politique peut être évaluée. Foucault mettra en évidence qu’il s’exerce au sein de nos sociétés une « micro-physique » du pouvoir, diffuse, diluée, qui n’a pas vraiment de détenteur identifié – comme pouvait l’être un souverain – et qui n’est donc pas mue par une intentionnalité précise. La violence accompagne pourtant toujours ces micro-pouvoirs.

Levinas, quant à lui, revient sur l’épreuve de la guerre, celle qui a vu l’exercice démesuré de la violence dans le racisme et l’extermination. Comment sortir de cette guerre totale ? Sinon en pensant une autre philosophie, une métaphysique ouverte par l’éthique sur l’Infini. La paix improbable dans ces instants de guerre extrême ne peut venir que d’une éthique qui ose recevoir le visage de l’Autre comme un appel, qui dépasse la logique de système attaché à l’identité et au Même.

Une autre question essentielle du moment post-Shoah est aussi celle du pardon. Pour Jankélévitch, il n’est plus possible de suivre le commandement éthique du pardon ; le mal a été bien trop absolu. Pour Derrida, en revanche, le pardon – le pur pardon – est justement fait pour l’impardonnable ; à quoi bon pardonner ce qui est estimé pardonnable, donc comme par avance pardonné ? Le geste n’aurait plus cet intérêt et cette vertu d’absolution. Cette épreuve du pardon « se situe à l’articulation de l’éthique et de la politique, là où ces dernières renvoient chacune à des logiques indissociables […] : un principe inconditionnel pour l’une, des conditions intéressées pour l’autre ». C’est toute la problématique des pardons publics faits au nom de tiers par des autorités politiques qui est évoquée ici. Le pardon privé reste, lui, sans conditions.

L’épreuve de la politique, et en son cœur l’expérience de la violence, n’a jamais cessé d’être un défi pour la pensée. La « violence est partout ; et il n’est aucun régime politique qui puisse s’en tenir pour quitte ». Il faut y réfléchir, pour pouvoir agir en homme (ou femme) de pensée et penser en homme (ou femme) d’action. ♦

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