Depuis des décennies, le porte-avions a démontré sa pertinence dans les opérations, en étant à la fois un outil tactique efficace, mais aussi un instrument stratégique indispensable pour soutenir une politique étrangère crédible face à des adversaires potentiels.
Les porte-avions en débat
The Debate on Aircraft Carriers
The aircraft carrier has for decades demonstrated its value in operations. It is an effective tactical tool and also an essential strategic instrument for upholding a credible foreign policy with regard to potential adversaries.
Les porte-avions, éminents outils politiques sont des objets de fascination du grand public et des spécialistes. Spectaculaires objets de questions, ils sont soutenus par les uns, attaqués par les autres, dans des dialogues souvent passionnés. L’expérience montre que beaucoup d’incompréhensions les entourent.
Ils se sont véritablement développés entre les deux guerres mondiales, et c’est lors de la Seconde qu’ils ont démontré toute leur efficacité opérationnelle, dans les deux aspects de leurs fonctions, la bataille navale et le soutien des opérations à terre, comme ce fut le cas dans le Pacifique ou lors de débarquements.
En France, leur développement se heurta à une opinion pacifiste, lassée des conflits meurtriers, hostile aux grosses unités et encore influencée par les désastreuses théories de la Jeune école de l’Amiral Aube ; ce ministre de la Marine était partisan d’une flotte à base de nombreuses petites unités. Cette théorie est récurrente tant dans la Marine que dans les autres armées : on la retrouve dans l’Essai sur la non-bataille (1975) de Guy Brossollet, jeeps contre chars lourds, ou dans les idées sur les mesures actives de sûreté aérienne (MASA), hélicoptères contre Rafale. La raison revint à temps pour permettre de construire des unités navales capables de mener la bataille et d’escorter les indispensables convois de renforts et de ravitaillement de la Première Guerre mondiale.
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