La révolution digitale entre dans une phase d’accélération fulgurante : un nouveau continent, touchant tous les secteurs d’activité, est en train d’émerger, avec ses acteurs, ses objets, ses usages et ses lois. L’âge de l’information, né il y a quelques décennies, connaît un nouvel élan porté par la globalisation de l’Internet, les capacités d’exploitation massive des données ouvertes, la créativité et la puissance des entreprises du numérique dénommées GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pour les États-Unis et BATHX (Beidu, AliBaba, Tencent, Huawei, Xiaomi) pour la Chine, désormais très présente sur ce secteur.

Dans le domaine militaire les organisations terroristes à l’instar de Daech et les compétiteurs stratégiques étatiques (Russie, Iran, Chine, etc.) considèrent d’ores et déjà le digital comme un système d’armes décisif. Certains acteurs économiques ont dû repenser leur business model sous peine de marginalisation ou même de disparition. Les armées, directions et services (ADS) doivent ainsi aujourd’hui intégrer encore davantage et plus rapidement cette révolution numérique. La transformation digitale bouleverse les usages, les métiers et les organisations : la façon d’exercer le commandement avec une aide « augmentée » à la décision et à l’anticipation, la manière de conduire les opérations dans toutes leurs dimensions, de soutenir, de s’entraîner, de se former, d’entretenir les compétences, de gérer des organismes de plus en plus complexes et imbriqués…

De fait, l’innovation est la seule réponse pour survivre dans ce monde mouvant en constante accélération, rendu complexe par son interdépendance. L’innovation n’est pas que digitale mais cette dernière apporte ses modifications génétiques en mettant l’usager au centre du besoin, dans un tempo rapide de développement des initiatives, véritable « game changer » à insuffler dans les esprits.