Recelant plus de 7 % des réserves mondiales offshore d’hydrocarbures, riche en ressources halieutiques et théâtre d’un important trafic maritime, le golfe de Guinée dispose d’un fort potentiel de développement économique. Cependant, l’exploitation de ce potentiel est entravée par l’insécurité maritime qui règne dans cette vaste zone, grande comme sept fois celle de la France, où près de 1 200 navires et embarcations croisent quotidiennement. Forte d’une présence ancienne dans la région, la Marine nationale adapte aujourd’hui son dispositif pour faire face aux enjeux multiples de sécurité maritime.

Une insécurité maritime protéiforme

L’augmentation de la piraterie et du brigandage ⁽¹⁾ au cours des vingt dernières années a fait de cette région l’une des zones les plus dangereuses du monde pour la navigation commerciale. Si les actes de piraterie et de brigandage dans les zones de mouillages d’attente ont fortement diminué en 2021 ⁽²⁾ avec 52 incidents recensés contre 115 l’année précédente, d’autres études ⁽³⁾ récentes soulignent que les pirates sont de mieux en mieux organisés et agissent de plus en plus loin des côtes. Par ailleurs, un ensemble de facteurs humains, environnementaux, politiques et sécuritaires peut expliquer cette tendance baissière qu’il convient donc d’apprécier avec prudence et sur le temps long.