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  • Revue n° 855 Décembre 2022
  • Planification stratégique par mauvais temps

Planification stratégique par mauvais temps

Jean Dufourcq, « Planification stratégique par mauvais temps  » Revue n° 855 Décembre 2022 - p. 100-102

Définir une stratégie pour notre défense ne doit pas s’improviser pour réagir à une situation fluctuante en un temps donné. Au contraire, il faudrait reprendre nos efforts conceptuels pour ne pas reproduire des schémas tout faits, mais manquant de réelle réflexion sur le futur de nos choix géopolitiques.

Stratagic Planning in Bad Weather

Defining a strategy for our defence cannot be improvised in some given period of time in reaction to a changing situation. Quite the contrary: we need to look again at our concepts and expend effort so as not to reproduce fixed plans which lack any real consideration of the future of our geopolitical choices.

Fin 1999, la Revue Défense Nationale (RDN) publiait un essai de prospective stratégique sous un titre technique « Le frein et l’accélérateur ». On s’y inquiétait que l’ambivalence de notre posture semblât la vouer à une casse certaine (1). C’était à la fin d’une décennie confuse qui troquait Gorbatchev pour Eltsine à Moscou et préparait l’avènement de Poutine. Fin 2022, la prospective stratégique semble devenue aussi inutile qu’impossible. L’avenir est illisible. Alors on s’en passe. Ce n’est pas faute d’avoir travaillé à l’évaluer depuis la fin de la guerre froide à grands coups de Livres blancs et de Revues stratégiques. Aujourd’hui on ne réagit au mieux qu’au vu des circonstances.

Il est loin le temps où avant la dissolution de l’Union soviétique, on s’essayait à raisonner in abstracto le futur positionnement stratégique de la France (2), puis à la veille de celle-ci en 1990, on explorait la distribution des fonctions stratégiques nécessaires à la défense du pays (3). Déjà alors, on se sentait à la croisée des chemins (4) et on recherchait de nouvelles articulations entre stratégie, forces armées et sécurité (5). On s’inquiétait aussi des méfaits de l’altérité stratégique comme moteur de conflictualité (6) et on cherchait comment garder raison. On éprouvait plus nettement dès 2007 la difficulté d’effectuer une planification stratégique satisfaisante dans un temps devenu maussade (7). Alors on recherchait dans l’Histoire comment les stratégistes d’hier avaient abordé les temps de rude mutation (8). On s’attachait prudemment à redéfinir les intérêts stratégiques français (9) et on plaidait pour une régulation stratégique durable (10). On diagnostiquait bientôt une crise de la puissance dans ces temps sans ressemblances et sans repères (11). Et on s’inquiétait logiquement de la définition d’une politique de défense et d’une loi de programmation idoine pour temps d’incertitude (12).

La crise ukrainienne de 2014 montrait que la guerre de l’information était devenue un terrain d’affrontement stratégique et de manipulation, et on redoutait dans les armées la marginalisation de la voix militaire dans le débat stratégique (13).

En fait, on a bien vu venir ce mauvais temps stratégique interdisant de penser rationnellement l’avenir sans s’y préparer assez.

Pourtant, vu de Sirius, la planification stratégique est une activité militaire classique et assez maîtrisée qui consiste à inventorier, catégoriser et préparer les actions à conduire pour faire face aux défis de sécurité auxquels la France peut être confrontée. Les hypothèses, les scénarios et les options sont à décliner avec méthode. L’art militaire s’y complaît. La prévision diplomatique de son côté est une activité politique plaisante et habituelle qui consiste à répertorier les conséquences juridiques et géopolitiques des aléas liés aux compétitions et frictions de la planète qui peuvent affecter la trajectoire de la France. Les consultations multiples et les compromis « gagnant-gagnant » s’enchaînent. L’analyse diplomatique s’en délecte. La conjugaison de ces deux activités permet, en principe, d’adopter une stratégie générale contre aléatoire pour affronter en sûreté des volontés antagonistes et éviter le passage coûteux par le conflit ouvert et l’affrontement direct. Notre haut commandement militaire s’y est confronté au XXe siècle pas toujours avec succès mais, après deux guerres mondiales et les conflits de la décolonisation, le pays était assez expérimenté et semblait pouvoir sortir son épingle du jeu dans la marche du monde confuse qui a suivi la fin de la guerre froide, il y a trente ans.

Aujourd’hui, ce processus classique semble inopérant tant les champs d’action de la confrontation se sont diversifiés (14), le mauvais temps stratégique s’est installé et la mémoire des grandes guerres passées et des leçons apprises alors s’est diluée.

Alors il faut reprendre notre effort pour réinventer les bases de notre sécurité dans ce nouveau monde qui émerge (15) et pour cela étudier en profondeur le paysage européen et mondial de la sécurité à la lumière de la marche désordonnée de la planète (16), mais aussi « se hâter lentement » dans l’adoption d’un nouveau modèle d’armée. Évitons la fébrilité stratégique. Une loi de programmation militaire courte, de transition, pourrait faire l’affaire en 2023, sans trop engager l’avenir.

Car la France, qui n’est pas en première ligne des confrontations militaires actuelles, conserve sa garantie nucléaire qui la singularise et l’oblige, sa résilience opérationnelle et la hauteur de vue qui la protègent, le sang-froid et la perspicacité qui la préservent des guerres frontales. Ce sont ses vrais atouts, ceux de sa liberté d’action. Et il lui faut faire respecter par son environnement politique ses spécificités stratégiques propres, fruits de son expérience militaire et de sa volonté d’indépendance stratégique. En attendant que le brouillard se lève, il lui faut dès maintenant redéfinir les termes d’une grande stratégie pour ce début de XXIe siècle sans ressemblances ni repères (17).

Demain est un autre jour dans un autre monde. ♦

NDLR : toutes les références indiquées dans cet article proviennent de textes écrits par l’auteur de 1988 à 2022.

(1) « Essai de prospective stratégique : le frein et l’accélérateur », RDN, n° 614, novembre 1999.
(2) « Trois voies pour la France », RDN, n° 487, mai 1988.
(3) « Les quatre coins de la défense », RDN, n° 505, janvier 1990.
(4) « De la défense nationale à la sécurité collective », RDN, n° 583, janvier 1997.
(5) « Pour de nouvelles combinaisons stratégiques », RDN, n° 638, janvier 2002.
(6) « De l’altérité comme facteur stratégique », RDN, n° 681, décembre 2005.
(7) « La crise de la planification stratégique », revue Agir, n° 2, novembre 2007.
(8) « Sur la trace des maîtres », hors-série RDN, juillet 2009.
(9) « Intérêts stratégiques français », RDN, n° 726, janvier 2010.
(10) Éditorial, RDN, n° 733, octobre 2010.
(11) Éditorial, RDN, n° 739, avril 2011.
(12) Éditorial, RDN, n° 764, novembre 2013.
(13) Éditorial, RDN, n° 770, mai 2014 et RDN n° 771, juin 2014.
(14) « L’avenir de la guerre et ses mutations », RDN, n° 828, mars 2020.
(15) « Un nouveau monde émerge », LV 204, 9 novembre 2022 (www.lettrevigie.com).
(16) « Un point de vue français sur les rééquilibrages européens », revue italienne Limes, juillet 2022.
(17) « Doter la France d’une grande stratégie », LV 171, 7 juillet 2021 (www.lettrevigie.com).

Livre blanc, planification stratégique, fébrilité stratégique, prospective.

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