La trahison de Prigojine, puis sa mort sont riches d’enseignements sur la capacité d’un État à agir. La division – même voulue par le pouvoir – est rarement payée de succès en interne comme l’a démontré la rébellion de Wagner. À l’inverse, il convient de se protéger face à des États comme la Russie utilisant l’arme de la désinformation.
Trahison de Wagner et mort de Prigojine, un avertissement à méditer
Betrayal of Wagner and the Death of Prigozhin: a Warning to be Heeded
Progozhin’s betrayal and death tell us much about a state’s capacity to act. Internal rifts, even if actively sought by the power, rarely lead to success, as witnessed by Wagner’s rebellion. Conversely, we need to protect ourselves from countries like Russia that wield the weapon of disinformation.
On aurait pu croire que la mort d’Evgueni Prigojine serait la conclusion définitive d’une trahison certes spectaculaire mais rapidement étouffée par Moscou. C’est bien l’inverse qui semble se profiler : le traître en disgrâce dont on liquidait l’héritage se transforme peu à peu en héros national ; une situation qui risque d’embarrasser longtemps le Kremlin.
Si cette saga de haines, de jalousies et de trahisons au plus haut niveau de l’appareil politique et militaire russe n’a pas été pilotée par les services étrangers, il aurait fallu qu’elle le fût, tant elle aura gangrené durant des mois les relations au plus haut niveau du commandement militaire russe avant d’atteindre son point focal le 23 juin 2023 lors de la marche de Wagner sur Moscou. Cependant, qu’elle ait été pilotée ou non, cette querelle d’ego aura eu des conséquences si spectaculaires qu’elle illustre l’intérêt, pour un État, de semer la division chez un adversaire ou un concurrent.
« L’affaire Prigojine » présente ainsi les conséquences de la « stratégie de division de l’adversaire » qui pourrait se répandre dans les affrontements entre États au XXIe siècle. Cette menace est réelle et mérite que les États occidentaux, et particulièrement la France, s’y préparent.
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Plan de l'article
De la guerre de chapelles à la rébellion armée
Diviser l’adversaire, une stratégie ancienne qui pourrait redevenir un classique au XXIe siècle
Que faire face à cette stratégie ?
Conclusion
Wagner, Prigojine, Russie, trahison
