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  • Revue n° 643 Juin 2002
  • L'édit de Caracalla ou plaidoyer pour les États-Unis d'Occident

L'édit de Caracalla ou plaidoyer pour les États-Unis d'Occident

Marc Bonnefous, « L'édit de Caracalla ou plaidoyer pour les États-Unis d'Occident  » Revue n° 643 Juin 2002 - p. 193-194
Auteur(s) de l'ouvrage : Régis Debray Éditions Fayard, 2002 ; 138 pages

Chacun sait que l’édit de Caracalla accorda en 212 la citoyenneté romaine à tous les habitants de l’Empire. L’unité de celui-ci en fut renforcée, l’égalité entre tous ses habitants ne fut plus un vain mot et il prolongea notablement son existence. Cette affaire nous intéresse : elle parle d’un grand empire et de ses relations avec des peuples inféodés.

Pour traiter le thème dans son actualité, Régis Debray utilise un artifice de composition peu banal. Une lettre lui parvient, œuvre d’un ami proche, digne des plus grands éloges, homme de grande culture et ancien haut fonctionnaire français. Or ce personnage prend d’enthousiasme la nationalité américaine, le Pentagone le recrute à cause de ses indéniables qualités et, dans sa sincérité, il trouve la mort sur le front d’Afghanistan. Du coup, la lettre apparaît comme un message testamentaire. Pourquoi est-il devenu Américain ? Pourquoi ne devrions-nous pas collectivement, plutôt que de nous cantonner dans des faux-fuyants, le suivre dans cette démarche en formant les États-Unis d’Occident (EUO) ? Pourquoi ne pas devenir d’un bloc, comme il y a près de deux mille ans, citoyens à part entière d’un grand empire ?

Voilà donc l’équation posée. L’auteur est en présence d’une thèse propre à le révulser mais présentée de la façon la plus frappante qui soit. Il y répond par une épitaphe louangeuse pour son ami mais qui, sans réfuter ce qui a trait à la force des États-Unis et aux infirmités de l’Union européenne, oppose aux longues mélopées des sirènes du renoncement un hymne bref pour refuser la domination étrangère.

Pour l’essentiel, les arguments en faveur du rattachement aux États-Unis sont rangés en deux volets : l’adresse aux Américains, celle aux Européens. L’adresse aux Américains souligne six raisons qu’ils auraient de reculer les bornes de leur limes. La première : les missions que Washington s’assigne excèdent désormais ses moyens, et il est besoin de plus de concitoyens pour partager pleinement les intérêts collectifs et veiller à ce qu’ils soient respectés. La deuxième : le différentiel démographique avec le Sud exige une refondation de nos peuples. Les flux d’immigrés, l’un vers l’Amérique, l’autre vers l’Europe, se tempéreraient mutuellement. « Vous apporterez à la Fédération d’Occident vos millions de Latinos, nous lui apporterons nos millions de Musulmans », la rendant ainsi « la scène hors concours du dialogue des cultures ». En revanche, « l’arrivée de deux ou trois cents millions d’Européens de souche serait de nature… à stabiliser votre identité perturbée ». La troisième : en économie, mettons en commun notre expérience puisque l’archéo-étatisme n’est plus possible et que la dérégulation absolue ne l’est pas davantage. La quatrième : une contribution accrue de la culture européenne à la vôtre lui donnera un label de qualité. La cinquième : la promotion des élites et des économies de votre périphérie vous enrichira directement. La sixième : l’élargissement de l’« américanité » vous donnera la dimension sociologique et la profondeur stratégique qui vous manqueront dans le monde de demain.

L’adresse aux Européens est moins bien construite. Pourquoi hésiter à aller jusqu’au bout du chemin puisque les États-Unis sont déjà une puissance européenne ? L’Otan, qui n’a plus de justification, assure leur mainmise et son ancien secrétaire général est devenu le M. Défense et Sécurité de l’Europe ; de plus, ils sont membres de l’Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). De même qu’à tous égards Rome, jadis, était devenue peu à peu le seul point focal de l’Empire, insensiblement s’opère de nos jours, dans l’ensemble des domaines, un transfert de légitimité et d’authentification d’une rive à l’autre de l’Atlantique puisque, pour l’ensemble des jeunes Européens, les modèles individuels d’identification viennent d’Amérique. L’Union européenne, colossale usine à gaz, a cessé de mobiliser les masses et de parler au cœur des individus. Les Bourses sont réglées sur Wall Street et l’euro sur le dollar. La consécration de la notoriété intellectuelle passe par une reconnaissance émanant des confrères d’outre-Atlantique. Au lieu d’être des assujettis lointains et sans pouvoir (notre veto au Conseil de sécurité est tombé en désuétude), la nationalité américaine vous donnera voix au chapitre et vous serez citoyens d’un pays souverain et qui se sert le premier. « Vous êtes la jante de la roue Occident. Devenez-en un rayon, au moins toucherez-vous au moyeu ».

L’auteur répond par une épitaphe qui célèbre les vertus du disparu, salue sa franchise et reconnaît la valeur de ses arguments. Il souligne aussi l’importance du débat qui lui paraît poser pour nous la question clé de ce siècle, « une fois dissipées les euphories du leurre européen ».

Il n’est pas convaincu pour autant et, à la froide raison, oppose des cris du cœur. « L’Europe unie pourrait être autre chose qu’une douce anesthésie collective » à condition qu’elle retrouve le goût du risque et de l’effort. Nous ne saurions nous résigner à vivre derrière un mur d’indifférence dressé entre l’Occident et les pays du Sud. Notre pays a connu d’autres passages à vide, « et il en faudrait plus pour délivrer le permis d’inhumer ». L’idée égalitaire, qui certes ne peut qu’être inachevée, doit rester vivante en nous au moment où se referment les ghettos identitaires et les miradors d’une insolente opulence. Quelle que soit la séduction exercée par de beaux esprits faits au même moule, et « malgré quolibets et calomnies d’usage », demeure l’obligation que le juste devienne fort, avec modestie et ténacité, en résistant à un pouvoir exorbitant et en narguant « trônes, puissances et dominations ».

Lisez ce livre. Vous ne l’oublierez pas de sitôt. ♦

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