Le 1er août 2002, Armaris, société commune DCN-Thales, a démarré son activité. L'accord auquel ont abouti DCN et Thales permet de créer un acteur majeur du secteur naval en confortant la présence des deux partenaires sur la scène internationale.
Armaris, la puissance navale maîtrisée
Armaris constitue, pour DCN et Thales, un pas décisif de leur collaboration dans le domaine naval. En effet, les deux sociétés ont de longue date noué des liens industriels à l’occasion de la quasi-totalité des programmes navals, destinés à la Marine nationale ou aux marines étrangères, auxquels l’industrie française a participé. Ces liens, basés sur des complémentarités évidentes, n’excluaient pas, notamment dans le domaine des systèmes de combat, certaines redondances et une compétition préjudiciable, notamment au niveau des investissements de recherche et développement. C’est pourquoi, dès le début des années 90, Thales et DCN se sont engagés dans une structuration de leur coopération à travers la création de sociétés communes (1). De grands programmes export, tels que Sawari II (frégates de type Lafayette) pour l’Arabie saoudite, puis le programme franco-italien de frégates Horizon ont été l’occasion de rapprocher également les capacités respectives de maîtrise d’œuvre d’ensemble.
L’alliance conclue par DCN et Thales jette les bases de coopérations futures élargies à d’autres partenaires, en Europe et dans les pays clients. Elle permet de proposer aux futurs clients une offre consolidée et flexible, bénéficiant de l’ensemble des atouts technologiques et des capacités d’ingénierie et de fourniture de services des deux partenaires. En effet, au-delà de la demande de produits, navires ou systèmes de combat, le marché naval militaire devient de plus en plus un marché de maîtrise d’œuvre globale. Dans plusieurs contrats récemment conclus, la part de fourniture de navires ou d’équipements ne dépasse pas 50 à 60 % du montant global du marché. Le navire et les systèmes embarqués constituent les éléments qui différencient techniquement les diverses offres. Ils portent toujours l’image et les références des différents fournisseurs. Cependant, la logistique initiale ou en service, la formation technique et opérationnelle, le prix des licences de fabrication et des transferts de technologie, la réalisation d’infrastructures dans le pays client, le coût des compensations industrielles, des garanties, et des financements peuvent représenter une part largement prépondérante du chiffre d’affaires réalisé. Les entreprises exportatrices doivent donc se doter, en propre ou à travers les partenariats appropriés, de la capacité à assurer pleinement, techniquement et financièrement, le rôle de maître d’œuvre d’ensemble de ces grands contrats complexes.
La création d’Armaris s’inscrit également dans le projet de réorganisation des activités de construction navale militaire de l’État et d’évolution de DCN, appelée à devenir une entreprise industrielle de droit privé, ouverte et performante. Cette alliance relève d’une logique industrielle car elle repose sur des coopérations nombreuses, importantes et anciennes sur un grand nombre de programmes nationaux ou d’exportation, ainsi que sur des capacités commerciales et industrielles complémentaires. Elle vise à consolider les moyens d’action commerciaux et de maîtrise d’œuvre des deux partenaires, à rationaliser leur politique industrielle dans le domaine des systèmes de combat navals, à préparer de futurs partenariats, notamment dans le cadre de coopérations européennes à l’instar du programme Horizon.
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