La coopération en matière de programmes d’armement n’est pas une idée nouvelle. Dès la fin des années 50, avaient été lancées, particulièrement dans le domaine aéronautique, des coopérations bilatérales franco-allemandes (avion d’entraînement Alpha-Jet, avion de patrouille maritime Atlantic), ou franco-britanniques (avion de chasse Jaguar). Ces coopérations, permises par des budgets de défense importants, s’inscrivaient aussi dans l’esprit de la reconstruction des industries nationales. Ce mode de coopération assez lâche, avec signature d’un mémorandum d’entente (memorandum of understanding MoU), création d’un bureau de programme commun et choix d’un des États participants comme agence contractante, a perduré jusqu’à maintenant.

Les défauts du système sont apparus assez vite :

- maîtrise d’ouvrage assez peu efficace, la structure étant conçue pour faire une place équitable aux représentants des divers États, indépendamment de leur compétence ;
- engagement non contrôlé des États sur leurs besoins ;
- structure industrielle inefficace avec une cascade de GIE ou de Joint-Ventures pour équilibrer très précisément le juste retour industriel. Ceci pouvait aller, à l’occasion du programme, jusqu’à la création de toutes pièces de compétences nouvelles dans un État.