Rendant compte de l’exercice Batrens 2004 auquel ils ont assisté, les auteurs décrivent la mission et les capacités de la Brigade de renseignement (BR) au profit de l’engagement terrestre.
La manœuvre des capteurs en boucle courte : la Brigade de renseignement (Batrens 2004)
Unité unique dans l’armée française et sans réel équivalent en Europe, La Brigade de renseignement (BR) répond à la priorité donnée à ce domaine dans la politique de défense inscrite au Livre blanc dès 1994. En effet, cette formation « toutes armes » de 4 200 hommes hautement spécialisés contribue à l’autonomie décisionnelle de la France, comme à l’orientation du dispositif tactico-opératif du commandement de la Force d’action terrestre (Cfat).
Composante essentielle du système de forces C3R (commandement, communications, conduite et renseignement) qui garantit la supériorité décisionnelle, la BR étend aujourd’hui ses capacités au soutien d’actions « capteurs-décideurs-effecteurs » en boucle courte, au ciblage d’opportunité, aux frappes de précision dans la profondeur, et aux opérations interarmées et interalliées. À ce titre, elle offre un dispositif à la pointe des grandes unités Istar (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance) qui se dessinent en Europe et dans l’Otan.
Directement inspiré par les scénarios d’engagement de la force définis par le Traité européen d’Amsterdam, l’exercice annuel de synthèse Batrens 2004 déroule pour la BR un scénario d’animation tactique associant coercition et maîtrise de la violence dans un cadre interarmées et en coalition, où la France assure le rôle de nation-cadre. La force ennemie est de l’ordre de deux divisions progressant vers le nord depuis la Garonne sur deux axes, manœuvre précédée d’opérations héliportées. Inspiré par les enseignements tirés des opérations conduites au Kosovo, en Afrique et en l’Afghanistan, l’exercice développe la montée en puissance d’un dispositif militaire adapté au continuum paix-crise-guerre caractérisant l’instabilité du monde contemporain.
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