Historiquement, l’Armée de l’air a été la première impliquée dans la mission de dissuasion nucléaire. Depuis plus de quarante ans, les Forces aériennes stratégiques (Fas) assurent cette mission avec une rigueur devenue légendaire ; laquelle n’a jamais empêché — bien au contraire — leur adaptation permanente à l’environnement géostratégique, à la politique de défense nationale, aux évolutions technologiques et… aux contraintes budgétaires. Le secret de la réussite de ces adaptations ? La rigueur, encore elle, avec laquelle la cohérence d’ensemble, donc la crédibilité de la dissuasion, a toujours été préservée dans ses fondamentaux. Petit portrait des Fas, par leur vingtième commandant.
L'Armée de l'air et la dissuasion nucléaire
The Air Force and nuclear deterrence
Historically, the Air Force has been the first involved in the nuclear deterrence mission. For over 40 years France’s Strategic Air Forces (FAS) have assumed this mission with a now legendary rigour. That has never prevented them, quite the contrary, from continuously adapting to the geostrategic environment, national defence policy, technological change and of course financial constraints. And the secret of their ability to adapt while assuring a credible deterrence, as described in this brief portrait by the twentieth officer to command them, has been that rigour.
C’était en 1964. Le 8 octobre pour être précis. Pour la première fois en France, un Mirage IV des Forces aériennes stratégiques (FAS) et sa bombe nucléaire prenaient l’alerte à 15 minutes. C’était à Mont-de-Marsan, point de départ d’une permanence de la dissuasion nationale qui n’a depuis jamais connu de faille.
Cohérences
Ce qui frappe le plus, quand on se retourne sur ces quarante-trois années d’histoire des FAS et de la dissuasion en général, c’est assurément la cohérence de l’ensemble ; cohérence du discours politique avec l’environnement géostratégique et ses évolutions, cohérence des moyens et des organisations avec ce discours ; un lien aussi direct entre la volonté politique du plus haut niveau et la logique de moyens constitue un cas particulier dans notre système de défense. Le « contrat de posture » des forces nucléaires décline en effet à l’avion (ou au sous-marin) près, au missile près et à l’heure près, la volonté du chef de l’État. Et ce contrat n’est pas négociable : son respect doit être garanti au quotidien par les deux commandants de composante (FAS et Fost) et par le Cema.
Au sein des Forces aériennes stratégiques, cette cohérence se vit très concrètement.
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