Extraits du rapport d’information n° 405 du Sénat, au nom de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sur l’évolution de l’Otan, juillet 2007.
Les enjeux de l'évolution de l'Otan
L’Otan a connu au cours de la dernière décennie de profondes évolutions. Elle s’est élargie à dix nouveaux États membres issus de l’ancien Pacte de Varsovie. Elle s’est engagée dans plusieurs opérations militaires, y compris, pour la première fois, en Afghanistan, hors de la zone euro-atlantique. Elle a entrepris un processus de transformation visant à renforcer son aptitude aux missions « expéditionnaires », désormais prioritaires.
De cette relative dynamique ne se dégage cependant pas une vision claire et précise du rôle que l’Alliance sera en mesure de jouer ces prochaines années. Alors que, dans l’immédiat, la capacité de l’Otan est mise à rude épreuve dans le théâtre afghan, certains, et en premier lieu son secrétaire général, souhaitent engager, d’ici le Sommet des chefs d’État et de gouvernement prévu pour le 60e anniversaire de l’Organisation en 2009, une révision du concept stratégique adopté en 1999. La prise en compte d’une dimension plus globale et non exclusivement militaire de la sécurité, la coopération plus systématique avec des partenaires extérieurs à l’Alliance, mais également la clarification des relations avec la politique européenne de sécurité et de défense, figurent parmi les sujets en débat. Pour l’heure, l’opportunité de réviser le concept stratégique n’a pas été réellement discutée entre alliés et ceux-ci, à commencer par les États-Unis dont le rôle d’impulsion demeure déterminant, n’ont pas arrêté d’options claires sur une éventuelle redéfinition des missions de l’Alliance.
Dans ce contexte, il a paru utile à votre Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, de faire le point sur les évolutions en cours à l’Otan. Celle-ci reste un cadre de référence essentiel pour notre politique de défense, tant par la garantie de sécurité qu’elle constitue pour le continent européen que par son rôle dans la gestion des crises, un quart des militaires français engagés dans les opérations extérieures l’étant aujourd’hui au titre de l’Otan. Outre sa contribution aux opérations, la France a soutenu le processus de « transformation » militaire et elle est désormais présente dans la quasi-totalité des structures civiles et militaires. Cette place renforcée conduit logiquement à s’interroger sur les orientations que notre pays souhaite voir prendre à l’Alliance au cours des années à venir et sur sa capacité à peser davantage dans leur détermination.
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