L’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Mme Victoria Nuland, a prononcé deux discours fin février, l’un à Londres le 25 février 2008 et l’autre à Paris le 22 février. Elle appelle à une nouvelle Union transatlantique, passant notamment par le renforcement de l’Europe de la défense, celle-ci trouvant sa place pour agir indépendamment. L’UE comme l’Otan pourront alors travailler ensemble. Ayant de nombreux passages communs, les discours se ressemblent. Le plus révolutionnaire est celui de Londres, même si les extraits significatifs de celui de Paris sont également présentés (www.nato.usmission.gov).
L'Union transatlantique
The transatlantic union
Ambassador Victoria Nuland, the United States Permanent Representative to NATO, gave two speeches in late February, one in Paris on 22 February and the other in London three days later. On both occasions she called for a new transatlantic union, with in particular a strengthened Europe able to act independently on defence issues but also together with NATO. The two speeches have many similarities: that delivered in London is the more revolutionary, but significant extracts from the Paris address are also given here (http://nato.usmission.gov ).
(…) Laissez-moi poursuivre avec quelque chose que vous pouvez trouver totalement surprenant, surtout venant de moi : vous qui êtes les diplomates, journalistes, parlementaires, juristes internationaux et les hommes d’affaires de demain, j’espère que vous estimerez que votre première responsabilité, en plus de construire la Grande-Bretagne et l’Otan les plus solides possible, consiste à renforcer et construire les capacités de l’Union européenne. Vous trouverez cela étrange et même un peu louche d’avoir l’ambassadeur américain à l’Otan qui se tient devant vous et qui préconise que vous, les dirigeants britanniques et internationaux de demain, construisiez une UE plus forte. Pourquoi donc ai-je un tel discours ?
Si nous avons appris une chose depuis le 11 septembre 2001, ou même, en l’occurrence, depuis soixante voire cent ans, c’est que les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas seulement besoin l’un de l’autre, mais qu’ils ont besoin d’une Europe forte. Nous, aux États-Unis, avons besoin d’une Europe qui soit aussi unie que possible, prête à porter toute sa part des responsabilités et à défendre notre sécurité commune et promouvoir nos valeurs partagées. Et les Britanniques, comme tous les Européens, ont besoin d’une Amérique qui est engagée, consultant l’Europe et coopérant avec elle afin de trouver des solutions communes à des défis communs (…).
Aujourd’hui, les défis que nous devons surmonter ensemble vont du terrorisme, de l’extrémisme violent et des armes à effet de masse jusqu’au besoin d’abaisser notre dépendance envers l’énergie fossile, de réagir à la pauvreté, aux maladies et à la faim qui touchent encore trop de gens dans le monde. Ensemble, nous devons composer avec un Kremlin qui a fermement renforcé son pouvoir d’État, qui s’est retiré du traité sur les Forces conventionnelles en Europe (FCE) et qui menace de pointer ses missiles contre ses voisins, même si nous travaillons de concert avec la Russie sur l’Iran, la Corée du Nord et d’autres intérêts communs de première importance. Nous devons maintenir envers l’Iran la juste proportion de diplomatie, d’ouvertures politiques et économiques, et de pression pour qu’il recommence à coopérer avec le Conseil de sécurité, abandonnant toute idée terroriste et procurant à son peuple le futur qu’il mérite. Et nous devons encourager la Chine à utiliser sa puissance croissante à la stabilité et la paix, dans son voisinage ou dans les affaires du monde. En bref, nous vivons dans un monde compliqué et dangereux qui nécessite de la part de ceux qui ont la chance de vivre dans des sociétés libres de réunir leurs forces pour protéger ce que nous avons chez nous et pour consolider et élargir la communauté démocratique.
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