France-Otan, les sujets demeurent : Europe et Atlantique, indépendance et solidarité ; mais le contexte a changé. Quelles conséquences pour la France ? L’Otan, avec qui, pour quoi faire ? Rentrer dans l’organisation militaire intégrée servirait-il ou desservirait-il l’Europe de la défense ? Le problème général des relations franco-américaines n’est pas celui de l’Otan. Sauvegarder en tout cas notre indépendance, fondement aux yeux du monde de notre politique étrangère depuis un demi-siècle.
Évolution de l'Otan et position de la France
The evolution of NATO, and France's position
France-Otan, les sujets demeurent : Europe et Atlantique, indépendance et solidarité ; mais le contexte a changé. Quelles conséquences pour la France ? L’Otan, avec qui, pour quoi faire ? Rentrer dans l’organisation militaire intégrée servirait-il ou desservirait-il l’Europe de la défense ? Le problème général des relations franco-américaines n’est pas celui de l’Otan. Sauvegarder en tout cas notre indépendance, fondement aux yeux du monde de notre politique étrangère depuis un demi-siècle.
Le problème de la position de la France dans l’Otan n’est pas nouveau ; il ne date pas même des années 60 ; il remonte à la fin des années 40. Il a sans cesse tourné autour de deux grands sujets : Europe-Atlantique, indépendance-solidarité, le tout sur fond de relations franco-américaines toujours difficiles, en tout cas jamais simples.
Europe-Atlantique
En 1948, c’est-à-dire au moment du Pacte européen de Bruxelles qui a préfiguré l’Otan, laquelle est apparue l’année suivante, il y avait déjà, en France, deux tendances : celle du président Auriol, de Paul Ramadier, de Robert Schuman et du général de Lattre, qui voulaient donner la priorité à l’Europe, ses intérêts propres, sa défense ; et celle de Georges Bidault et du maréchal Juin, favorables à une stratégie atlantique avec, pour l’Europe, un statut périphérique. Toute la IVe République a été marquée ensuite par des difficultés, souvent aiguës, entre la France, les États-Unis et l’Otan.
Sous la Ve République, les choses ne se sont pas arrangées, en particulier après l’affaire nucléaire, la remise en cause par Kennedy et l’abandon du projet de Nuclear Sharing, l’accession de la France à la bombe et son refus de rejoindre le système atomique américain, auquel les Anglais avaient accepté d’adhérer.
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