Compte-rendu du colloque annuel du Club des directeurs sécurité d’entreprise (CDSE), tenu à Paris en novembre 2008.
La sécurité, élément de compétitivité durable
Les dirigeants d’entreprise considèrent généralement moins la sécurité comme un élément de compétitivité et de différenciation que comme une contrainte et un surcoût pour leur entreprise. Dans un contexte de mondialisation, de développement des menaces de toutes sortes (terrorisme, fraudes, vols de données…), si les choses évoluent et que la prise de conscience progresse, il semble désormais urgent que les dirigeants révisent leur jugement. Alors que les dernières « affaires » du monde des entreprises laissent à penser que la sécurité devient un facteur indispensable à la survie de l’entreprise et à son développement, quels sont les éléments nécessaires à une réelle prise en compte ? Le colloque annuel du Club des directeurs de sécurité d’entreprise (CDSE) qui s’est tenu le 26 novembre 2008 au siège des AGF a tenté de répondre à cette question fondamentale.
Les entreprises ont-elles pris la mesure de la mutation des menaces ?
L’État n’est plus le seul garant de la protection des biens, des personnes et des informations. Les entreprises ont un rôle majeur à jouer. Elles sont responsables des infrastructures les plus sensibles de la Nation : centrales nucléaires, distribution d’eau, production et distribution de l’alimentation… Elles peuvent accueillir des millions d’usagers au cours d’une année, comme c’est le cas des exploitants de transports collectifs ou de la grande distribution. Elles détiennent des informations sensibles, qui représentent d’une certaine manière une partie du capital de la Nation. Or, d’après Alain Bauer, président de l’Observatoire national de la délinquance, tout le problème est que les professionnels de la sécurité ont un déficit d’image. Ils ont tendance à proposer des dispositifis techniques, mais pas de solutions globales adaptées à l’entreprise. Dans ces conditions, le management est encore peu sensibilisé aux problématiques de sûreté. Par ailleurs, il est important de prendre conscience que les criminels s’adaptent aux bouleversements mondiaux plus vite que les entreprises. Nous accumulons du retard dans la pensée et dans l’action en ce domaine de la sécurité, « comme nous l’avions fait en économique », nous explique Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes. Face à cette situation, « ce retard nous impose un effort vigoureux de changement et d’imagination » (1).
La sécurité, facteur clé d’anticipation
Selon Philippe Duluc, directeur sécurité groupe de France Telecom, aujourd’hui, les menaces peuvent venir de n’importe où dans le monde, et demandent une riposte immédiate.
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