Depuis la fin de la guerre froide, l’engagement des forces militaires de par le monde a pris la forme d’opérations multinationales et de coalition. Ces engagements des forces armées couvrent l’éventail complet des opérations, de l’action humanitaire ou de la lutte contre les catastrophes naturelles à la guerre, en passant par les opérations de maintien ou de rétablissement de la paix. La variable la plus importante des opérations de coalition est « l’action commune », c’est-à-dire la synergie de tous les instruments de la puissance nationale et multinationale, y compris les organisations internationales et les organismes non militaires, les forces militaires et les organismes gouvernementaux.

Pour permettre l’action commune, l’interopérabilité entre les forces multinationales passe par l’échange et le partage d’informations souples aux niveaux stratégique, opératif et tactique. L’interopérabilité signifie bien plus que la simple interconnexion de systèmes entre eux pour l’échange de données. Elle implique la capacité des différents partenaires à partager l’information, à créer une vision commune de la situation, à collaborer au développement et au choix des modes d’action, à communiquer ces modes d’action à toutes les forces et unités, enfin, à permettre aux forces de travailler ensemble efficacement. Outre les réseaux d’information et de communication, l’interopérabilité comprend tous les aspects de la doctrine, de la logistique, du renseignement et de la politique. Lors de l’évaluation du niveau d’interopérabilité multinationale, il est facile d’identifier tous les obstacles qui s’opposent à la planification stratégique et opérative entre les états-majors nationaux de planification.

L’existence de ces obstacles et la volonté de les surmonter ont été à l’origine de la création du Conseil multinational d’interopérabilité (Multinational Interoperability Council, MIC), forum multinational de délibération et de consultation.