Les armées occidentales se sont adaptées aux mutations du monde. Un certain nombre de tâches allant de l’intendance à l’appui feu ont été externalisées. Par-delà l’épiphénomène du mercenariat « classique », version Bob Denard, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un retour aux sources de l’histoire. Une fois tranchée la problématique de savoir ce qui relève, ou non, des missions régaliennes de l’État, la mise en place d’un dispositif réglementaire strict encadrant les Sociétés militaires privées (SMP) est devenu un impératif.
Les sociétés militaires privées : entre liberté et régulation
Private military companies: between freedom and regulation
Western armies have adapted to the way of the world. Many tasks, ranging from supply to fire support, have been contracted out. Over and above the secondary effect of ‘classical’ mercenarism, vide Bob De-nard, this is little more than a return to the past. Now that the problem of identifying what should or should not be the prerogative of the State has been addressed, it has become essential to set up a strict regulatory arrangement governing private military companies (PMCs).
Les armées occidentales étaient formatées pour faire face à l’hydre rouge. Depuis sa disparition, les paramètres se sont modifiés et les menaces sont devenues protéiformes (guérilla, terrorisme, conflits ethniques, etc.). Le réalisme économique, induit notamment par les critères financiers de Maastricht, a décimé plus de régiments français que les blindés soviétiques. Notre doctrine d’emploi des forces a évolué et nous sommes passés d’armées de masse à armées professionnelles utilisant les services de prestataires privés. L’Afrique, l’Irak ou encore l’Afghanistan ont mis en évidence le rôle des « contractors », ces prestataires un peu particuliers, dont certains forment une véritable armée dotée de centres d’entraînement, de blindés, d’hélicoptères, de navires.
Dans le Bulletin du Groupe de liaison G2S de février 2008, le général d’armée Bruno Cuche, alors Cemat expliquait que : « Le phénomène de “privatisation” partielle de la guerre ne peut pas être ignoré car il interfère directement ou indirectement sur le cours des opérations » et il se demandait s’il fallait « …rester à l’écart d’un phénomène inéluctable ou l’accompagner pour éviter ses dérives et le transformer à notre avantage en opération ».
Entre mercenaires et SMP
Il n’existe pas une définition du mercenaire, mais plusieurs. Pour certains, il s’agit « d’un individu qui s’enrôle volontairement dans des forces armées combattantes d’un état belligérant dont il n’est pas le ressortissant afin d’obtenir un profit personnel, notamment d’ordre financier » (1). Pour d’autres, un mercenaire est « un soldat voulant vendre ses compétences militaires au plus offrant, et pour qui la cause importe peu » (2).
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