La stratégie de l'Union française
La constitution de 1946 en son titre VIII « de l’Union française » section I, article 62, pose le principe de la centralisation de la responsabilité de la défense de l’Union française. Il est écrit : « Les membres de l’Union française mettent en commun la totalité de leurs moyens pour garantir la défense de l’ensemble de l’Union. Le Gouvernement de la République assume la coordination de ces moyens et la direction de la politique propre à préparer et à assumer cette défense ». Il importe que cet article ne soit pas oublié. Toutes les parties de l’Union française sont et doivent rester solidaires, dans le bonheur comme dans le malheur. L’exemple donné de 1939 à 1945 ne doit pas être perdu. Il s’agit de bien se pénétrer que toute tentative, ayant comme but la séparation du cadre de l’Union de l’une quelconque de ses parties, représente un danger pour l’ensemble de l’Union et doit provoquer, si nécessaire, l’appui des autres parties.
La menace qui plane encore sur l’Indochine concrétise bien cette notion « de solidarité » des différentes parties de l’Union française. De la Métropole, de l’Afrique du Nord, de l’Afrique Noire, des Antilles partent des combattants pour l’Indochine, auxquels se joignent les autochtones de la péninsule indochinoise, mais un enseignement précieux est donné par la guerre 1939-1945. Il ne peut y avoir une interdépendance stratégique entre les différentes parties de l’Union ; l’occupation totale d’une des parties, Métropole par exemple, ne signifie pas et ne doit pas signifier que le reste de l’Union est en péril de mort. Il faut donc que notre stratégie fasse preuve d’une souplesse suffisante pour s’adapter aux situations qui peuvent se présenter. Solidarité, d’abord, indépendance stratégique, si nécessaire, tels sont les deux principes qui doivent dominer toute étude stratégique sur l’Union française.
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