Pétrole et gaz naturel : des énergies pour le futur
Les prévisions mondiales de demande d’énergie publiées récemment par l’Agence internationale de l’énergie (1) font apparaître une augmentation probable de la consommation de plus de 47 % entre 1990 et 2010 : 11 500 millions de tonnes d’équivalent pétrole (tep) contre 7 800 millions. La part des hydrocarbures — pétrole et gaz — continuerait d’avoisiner les 60 %. Selon certaines estimations, ils représenteraient même en Europe, en 2010, plus des deux tiers de la consommation énergétique des Douze, contre 62 % aujourd’hui.
Sans doute la répartition de la consommation, celle de la production, les utilisations des hydrocarbures et les places relatives du pétrole et du gaz naturel sont-elles appelées à évoluer, parfois sensiblement ; mais, comme le soulignait le Congrès mondial de l’énergie qui s’est tenu à Madrid en septembre 1992, « au cours des trente prochaines années, les énergies fossiles vont continuer d’être à la base de tout approvisionnement énergétique ». Il est donc assez surprenant que les hydrocarbures soient souvent présentés comme une sorte d’énergie de « bouclage », auxquels il ne serait fait appel que pour autant que les autres énergies ne suffiraient pas à faire face aux besoins. Tout se passe de surcroît comme s’il allait de soi qu’il y en aura toujours en quantité suffisante. La seule incertitude serait d’ordre politique : le souvenir des chocs pétroliers ferait presque oublier qu’il peut exister d’autres problèmes.
Or, la situation et les perspectives des hydrocarbures, pour brillantes qu’elles demeurent, sont plus compliquées qu’il ne peut paraître de prime abord. Certes, ils peuvent être pendant très longtemps en quantité suffisante, mais ce ne sera pas sans efforts ni sans que certaines conditions aient été réunies. Au demeurant, les questions ne se posent pas de la même façon pour le pétrole et pour le gaz naturel.
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