Rétrospective et réalités franco-allemandes
Les relations franco-allemandes n’ont jamais été, contrairement à un sentiment assez largement répandu en France, un « long fleuve tranquille » que la réunification de l’Allemagne serait venue troubler. C’est l’inverse qui est vrai. Les débuts du couple furent difficiles, marqués par d’innombrables polémiques, incidents et crises, dont la principale, le rejet de la Communauté européenne de défense (CED) par la France, eut la force d’un cyclone. Depuis cette époque, les deux pays se sont rapprochés dans de nombreux domaines. Quant à la réunification, loin d’être un obstacle à l’entente, elle en a dégagé la voie.
Cependant, l’heure de vérité a sonné pour l’entente franco-allemande, car les obstacles que la construction européenne, dont elle est, aujourd’hui comme hier, le moteur, doit surmonter avant la fin du siècle sont plus redoutables encore que ceux auxquels elle fut confrontée pendant la guerre froide.
Le chemin de l’entente
Dès le départ, l’entente franco-allemande a été inscrite par ses promoteurs dans un cadre qui la dépasse, celui de l’union de l’Europe, mais jusqu’à l’effondrement de l’empire soviétique, elle est restée tributaire du contexte artificiel créé en Europe par la guerre froide.
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