Le budget de défense japonais est considérable même s'il ne représente, conformément à la loi, que 1 % du PNB. La politique de défense nippone évolue, d'une part parce que les États-Unis le souhaitent, d'autre part en raison de la situation Asie-Pacifique. L'auteur nous précise comment on été révisées les directives de coopération et de défense nippo-américaines.
La révision du traité de sécurité nippo-américain
Le 23 septembre 1997, les États-Unis et le Japon ont redéfini les modalités d’application du traité de sécurité de 1960. Cet événement important entérine le rapprochement nippo-américain, mettant ainsi fin à une décennie de tensions entre les deux pays illustrée par les termes Japan bashing et Kenbei. Le succès de ce rapprochement est à porter au crédit du secrétaire adjoint à la Défense, Joseph Nye, qui a beaucoup travaillé à rappeler l’importance de l’alliance à une administration américaine qui avait, un temps, semblé l’oublier. C’est l’évolution de la situation en Corée du Nord, plus que la crise de Taiwan, qui a accéléré la rédaction d’un texte qui aurait dû commencer deux ans plus tôt.
Le nouvel accord, intitulé Guidelines for US-Japan Defense Cooperation, remplace les précédentes directives de 1978. Le texte se situe dans la continuité de la déclaration du 17 avril 1996 du président Clinton et du Premier ministre Hashimoto, dont le professeur Shikata Toshiyuki a dit qu’elle correspondait à un nouveau traité de sécurité. De fait, les nouvelles directives apparaissent comme novatrices sur un grand nombre de points. Cependant, le Japon nous a habitués à ses interprétations limitatives des accords concernant sa contribution à la sécurité collective et à ses réticences à participer à une opération militaire hors du Japon. On se rappelle les difficultés rencontrées lors de l’envoi des démineurs japonais après la guerre du Golfe. Cela est d’autant plus vrai que les directives ne sont qu’un accord international ; leurs dispositions ne sont donc pas impératives. De plus, au regard du droit international, il ne s’agit que d’un texte d’application du traité de 1960 auquel elles sont subordonnées. Le traité de sécurité reste le seul texte qui intéresse les deux parties.
Il semble opportun, un an et demi après la rédaction des directives, d’essayer de faire la part des choses concernant un texte liant les deux plus importantes puissances militaires de l’Extrême-Orient, si ce n’est du monde : en 1997, les États-Unis et le Japon avaient respectivement le premier et le deuxième budgets militaires. De plus, les équipements japonais sont parmi les plus avancés technologiquement. Il est donc important de ne pas sous-estimer la puissance militaire du Japon, même si elle reste subordonnée à celle des États-Unis.
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