Les forces armées de la Russie
En mars 1999, l’armée russe est en complète déliquescence. Ce n’est jamais qu’à l’image de l’État et de l’économie russes et il se retrouve, une fois de plus, qu’une armée est la représentation du pays. Tout en conservant un fort potentiel, elle est en déliquescence, non seulement matériellement, mais aussi moralement : elle est minée par la corruption. L’héritage dont elle se réclame provient des forces armées soviétiques et, par elles, de l’ancienne armée impériale russe. C’est de là que proviennent le concept et son application, à savoir le corps de doctrine et l’organisation des forces.
Le corps de doctrine
Le corps de doctrine et sa méthodologie sont très exactement ceux de l’armée soviétique. Dans le domaine de la méthodologie, il n’y a pas de changements. La stratégie marxiste, dans son système de raisonnement, avait appliqué la méthode dialectique présidant au matérialisme historique, mais les prodromes de cette réflexion se retrouvaient déjà dans l’armée impériale. Il n’est donc pas surprenant que les résultats aient été assez semblables, et il n’est pas plus surprenant que les stratèges russes de 1999 aboutissent encore à des résultats semblables puisqu’ils suivent la même méthodologie, sans se réclamer désormais du marxisme.
De quoi s’agit-il ? D’un système basé sur un ensemble conceptuel nommé doctrine militaire. Par cette expression, il faut entendre ce que le concept français détermine avec le terme de politique de défense, auquel s’ajoute la polémologie dont l’étude a toujours eu beaucoup plus d’importance chez les Russes, surtout lorsqu’ils se réclamaient du marxisme. Cette doctrine militaire se subdivise en deux grands rameaux, l’un sociopolitique, l’autre militaro-technique. L’étude de la menace, dans ses plus infimes détails, se fait ainsi, aussi bien au plan factuel qu’en prospective.
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