Les différents « dialogues » – Barcelone, Otan – n’ont pas été à la hauteur des espoirs qu’ils ont suscités. Ils visaient à établir la sécurité et la stabilité dans la zone euro-méditerranéenne. Dans le même temps, la guerre en Irak et la poursuite de l’occupation et de la colonisation en Palestine aggravent la situation et sont des causes essentielles du développement de l’extrémisme et du terrorisme.
Malaise et confusion en Méditerranée
Il est souvent affirmé que le monde a basculé le 11 septembre 2001. Or, le 11 septembre est l’une des conséquences — la plus dramatique — d’un événement qui s’est produit dix années auparavant : la première guerre du Golfe de janvier 1991. En effet, avant 1990-1991, les « islamistes » ne mettaient pas les États-Unis au rang de leurs ennemis. Il est même arrivé qu’il y ait des convergences, par exemple, en Afghanistan, lorsque ce pays était occupé par l’URSS.
D’autre part, il semble avoir échappé aux Occidentaux que l’Arabie saoudite a toujours été un régime « islamiste », appliquant la charia (dite « loi divine »), c’est-à-dire un régime totalitaire. La rupture entre Ben Laden et ce régime est intervenue à l’occasion de la crise du Golfe déclenchée par l’occupation du Koweït par l’Irak en août 1990. Ben Laden ne voulait pas que des troupes occidentales, à ses yeux « infidèles », foulent le sol « sacré » d’Arabie où est né l’Islam, et où le prophète Mohamed est enterré. Le roi d’Arabie ayant fait appel aux troupes américaines, la rupture était devenue inévitable. C’est à partir de ce moment que Ben Laden et les siens sont devenus les ennemis du régime saoudien et des États-Unis. Les premiers attentats ont eu lieu en Arabie contre les troupes américaines. Ils se sont multipliés tant en Arabie qu’ailleurs (Afrique de l’Est, golfe d’Aden) pour atteindre leur point d’orgue le 11 septembre 2001.
Aujourd’hui, en Méditerranée et dans le « Grand-Moyen-Orient », la situation est caractérisée par un profond malaise qui s’explique par des déceptions et une inquiétude : une déception relative au processus de Barcelone, au Dialogue méditerranéen de l’Otan et à la politique des États-Unis sur la question palestinienne et en Irak.
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