Institutions internationales - Cinq conférences sur l'environnement - Le sort des langues européennes
Cinq conférences sur l’environnement
Lorsqu’en juillet 1976, le philosophe italien Lanza del Vasto crut bon de manifester à Creys-Malville aux côtés des écologistes, il apportait à leur cause l’appui de sa spiritualité, mais ne faisait-il pas erreur ? Disciple de Gandhi, ne s’associait-il pas à des pratiques conduisant à la violence et aux excès de toutes sortes faute d’accepter le compromis ? De plus, il n’était aucunement prouvé que le nucléaire civil fût plus nocif que les traditionnelles industries chimiques et l’on savait qu’il avait fait moins de victimes que les coups de grisou. La catastrophe de Tchernobyl (1986) n’est pas liée au processus nucléaire, mais bel et bien à l’incompétence des hommes et à l’impéritie d’un régime.
D’abord marginal et considéré comme anodin car il ne prenait pas la défense d’intérêts catégoriels, le mouvement écologiste est aujourd’hui partie prenante dans la vie politique électorale et les gouvernements se montrent attentifs à ses thèses. Cinq conférences internationales viennent prouver l’importance qu’on leur accorde désormais. L’outillage intellectuel du mouvement a été forgé par des penseurs comme René Dumont, Max Nicholson ou Roger Heim (L’angoisse de l’an 2000), mais ses modes de pensée archaïques se sont diffusés par des pratiques détournées, comme le recours à l’acupuncture, au yoga, au judo ou par une référence appuyée à la « sagesse » des civilisations extra-européennes. Ce militantisme prônant les technologies douces entendait mettre à mal le mythe prométhéen qui caractérise notre société avec ses multiples conquêtes de l’atome à l’espace.
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