Au moment où l’Afghanistan occupe plus que jamais le devant de la scène et où les forces alliées se préparent à en partir, les mêmes questions lancinantes hantent les esprits : comment sortir de ce conflit, que sommes-nous venus faire dans ce pays et quelle vision avons-nous de son avenir ?

Dans ce moment cet ouvrage tombe à pic. Il propose en effet une approche globale qui permet de resituer ce conflit d’abord dans sa dimension historique. Histoire marquée par les convoitises des voisins et grandes puissances de l’époque sur ce territoire à la géographie tourmentée et dure, comme son peuple. Mais la leçon de cette histoire montre que personne n’a jamais réussi à soumettre ces populations. Leçon ignorée. Mêmes causes, mêmes effets, le spectre de la défaite est au bout du tunnel. Mais, que l’on se rassure le pire n’est jamais certain et l’auteur après avoir brossé le tableau des enjeux économiques, militaires, stratégiques et mis en évidence le rôle clé du Pakistan, propose des solutions pour que l’engagement des alliés ne laisse pas que cendres et désolation. Cependant, la lecture de ce livre soulève quelques regrets, tout d’abord concernant le rôle de la drogue même si l’auteur y consacre plusieurs pages. En effet, le trafic d’opium pèse sur l’équilibre de la région, en particulier de l’Asie centrale et ce rôle n’est peut-être pas assez mis en évidence particulièrement après le départ des alliés. Et aussi, l’espoir mis par l’auteur dans la contre-insurrection semble démenti par les derniers résultats sur le terrain, non pas que le concept soit erroné mais la manière de le mettre en œuvre ne semble pas adaptée ou bien est-ce le temps qui va manquer ?

Ces réserves mises à part et alors qu’aucun d’entre nous ne peut rester indifférent au dossier afghan, pour des raisons évidentes, cet ouvrage apporte au lecteur une vue aérienne, c’est-à-dire globale mais néanmoins très concrète, des nombreuses implications de ces conflits, il permet de nourrir de façon très complète sa réflexion. ♦