L'annonce de la création de l'alliance AUKUS entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis dans l'Indo-Pacifique a été un coup de semonce diplomatique pour la France. Événement concomitant de la crise dite des sous-marins, la rupture de la confiance avec nos plus anciens alliés se fait de plus en plus sentir. Une tempête diplomatique et stratégique, qui doit constituer, pour la France, le moment d'une reconfiguration de ses alliances et de ses enjeux dans la région indo-pacfique. À l'occasion de la sortie du numéro de novembre de la RDN : « L'Indo-Pacifique, un espace stratégique sous tension », Pierre-Emmanuel Thomann apporte son analyse des conséquences géopolitiques, pour la France, de ce séisme diplomatique.
The announcement of the creation of the AUKUS alliance between Australia, the United Kingdom and the United States in the Indo-Pacific was a diplomatic wake-up call for France. A concomitant event of the so-called submarine crisis, the breakdown of trust with our oldest allies is increasingly felt. A diplomatic and strategic storm, which must constitute, for France, the moment of a reconfiguration of its alliances and its stakes in the Indo-Pacific region. On the occasion of the release of the November issue of the RDN : "The Indo-Pacific, a strategic space under tension", Pierre-Emmanuel Thomann brings his analysis of the geopolitical consequences, for France, of this diplomatic earthquake.
La nouvelle alliance (1) entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni (AUKUS) dans la zone indo-pacifique annonce une nouvelle escalade dans la rivalité géopolitique entre les États-Unis et leurs alliés anglo-saxons contre la Chine.
La rupture du contrat par l’Australie, portant sur la livraison de sous-marins français et son remplacement par un contrat avec les États-Unis et le Royaume-Uni, est la conséquence immédiate de cette nouvelle alliance. Au-delà de l’annulation du contrat, la crise diplomatique qu’elle a provoqué résulte plus profondément de la mise à l’écart de la France dans cette nouvelle alliance exclusive des trois pays anglo-saxons et de la duplicité de ces États que la France considérait, à tort, comme des alliés sur un pied d’égalité.
Cette alliance cristallise les postures rivales et le risque d’une nouvelle phase de prolifération nucléaire s’accroît, puisque le contrat porte sur la livraison de sous-marins américains à propulsion nucléaire à l’Australie, puissance non nucléaire (2).
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