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L'ambassadeur Bertrand Besancenot fait le point pour la RDN sur les dernières tensions diplomatiques entre les États-Unis et l'Arabie saoudite, alliés stratégiques depuis 1945 et le pacte de Quincy mais dont les relations se fragilisent au gré de l'évolution du contexte géopolitique.
L’alliance stratégique entre les États-Unis et le royaume d’Arabie saoudite date du « pacte de Quincy », accord conclu en 1945 entre le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud, selon lequel l’Amérique garantit la sécurité du royaume en échange d’un engagement de ce dernier à lui assurer un approvisionnement pétrolier dans de bonnes conditions.
Ce partenariat privilégié de plus de huit décennies a certes connu des hauts – la guerre d’Afghanistan, la présidence Trump –, et des bas – la crise pétrolière de 1973, le 11 septembre 2001 –, mais a développé des intérêts communs importants sur les plans politique, sécuritaire, économique et culturel (formation des élites aux États-Unis, modèle américain, etc.).
Aujourd’hui, avec à la fois le développement des capacités américaines dans le domaine des hydrocarbures et le désengagement progressif des États-Unis du Moyen-Orient (lié à une « fatigue » de l’opinion publique américaine face aux interventions militaires répétées et sans succès dans la région), la relation bilatérale a perdu de son importance pour les deux parties. Cela ne signifie pas que les entreprises américaines se désintéressent de ce marché – porteur et solvable – ni que les Saoudiens renoncent à la protection américaine qui leur paraît toujours indispensable face à l’Iran ; mais l’engagement réciproque n’est plus automatique et l’on assiste à une autonomisation des comportements des deux pays l’un envers l’autre.
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