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  • Les données stratégiques de la crise de Cuba (T 1436)

Les données stratégiques de la crise de Cuba (T 1436)

Claude Franc, « Les données stratégiques de la crise de Cuba (T 1436)  », RDN, 21 octobre 2022 - 3 pages

Drapeaux soviétiques et américains (© Onur , Adobe Stock)
Drapeaux soviétiques et américains (© Onur , Adobe Stock)

Dans le prolongement de son précédent texte relatant la crise en elle même, l'auteur dézoome pour observer les autres données de l'affrontement entre l'URSS et les États-Unis.

En 1962, faisant mentir les inquiétudes américaines relatives à un potentiel « missile gap » (déficit en missiles) en leur défaveur compte tenu des succès ininterrompus des vols habités soviétiques dans l’Espace, l’Union soviétique se trouvait en réalité très en retard sur son concurrent américain dans la course aux armements nucléaires. Selon l’Institut international d’études stratégiques de Londres (IISS), référence en la matière, en 1962, Moscou détenait seulement 75 missiles intercontinentaux terrestres (Intercontinental Ballistic Missile, ICBM en jargon spécialisé) et n’en produisait péniblement que 25 par an. Ces engins étaient très imprécis et si peu sûrs que la même étude faisait remarquer : « On ne pouvait déterminer avec certitude qui ils menacent en réalité ». Quant aux États-Unis, ils détenaient à la même époque 294 ICBM et leur programme d’équipement, avec la production de 100 engins par an, était quatre fois plus élevé que celui des Soviétiques. Leur parc allait passer de 62 en 1961 à 424 en 1963, 834 en 1964 et enfin, à 1 054 en 1967, date à laquelle le programme a été stoppé au plan quantitatif, le nombre ne représentant pas grand-chose en matière nucléaire.

La situation de Moscou était encore plus défavorable s’agissant des missiles embarqués sur les sous-marins lanceurs d’engins (SLBM). À l’époque de la crise de Cuba, l’Union soviétique n’en possédait pratiquement aucun, tandis que les États-Unis se trouvaient, dans ce domaine, en plein effort d’équipement, grâce au développement du programme Polaris : 96 systèmes d’armes de ce type étaient opérationnels en 1961, 144 en 1962, 416 en 1964, pour être stoppé à 856 en 1967, embarqués à bord de 41 SLBM.

Si l’on ajoute que les États-Unis disposaient encore en 1962, de 2 000 bombardiers intercontinentaux (Boeing B-47 Stratojet et B-52 Stratofortress), contre moins de 150 appareils soviétiques équivalents, la supériorité américaine était écrasante. Si Kennedy, au même titre que l’ensemble des dirigeants américains, même s’il en avait conscience globalement, n’en avait pas une connaissance chiffrée précise, ignorant la réalité du déficit soviétique, en revanche, Khrouchtchev, lui, en était pleinement conscient, ce qui explique peut-être ses rodomontades récurrentes.

En outre, la très nette supériorité des forces conventionnelles américaines qui faisaient le siège de Cuba, notamment aériennes et navales, a également joué et s’est révélée déterminante. C’est la menace d’une invasion de l’île ou, a minima, de frappes chirurgicales contre les missiles, menace face à laquelle l’Union soviétique n’avait pas grand-chose à opposer sur le terrain qui aurait fait fléchir Khrouchtchev. Toutefois, la véritable question est ailleurs : Kennedy aurait-il formulé cette menace et cette menace aurait-elle été crédible, si Moscou avait disposé vis-à-vis de Washington d’une capacité nucléaire réellement dissuasive ?

La référence aux « forces de représailles capables de survie » dont disposait alors l’URSS et dont Khrouchtchev brandissait la menace demanderait à être approfondie, car les 75 engins intercontinentaux dont disposait alors Moscou n’étaient pas enterrés dans des silos protégés. Les pas de tir étaient une dalle de béton, et leurs sites étaient identifiés. Sans doute, la précision des armes américaines de l’époque ne permettait pas d’assurer leur destruction à coup sûr, et Khrouchtchev aurait en outre pu répondre à une attaque sur son sol par la mise en œuvre de son arsenal « eurostratégique » contre les alliés des Américains auxquels il annonçait qu’il les tenait en « otages ».

Il est néanmoins indéniable que les États-Unis disposaient de la capacité d’infliger à leur adversaire infiniment plus de destructions que celui-ci ne pouvait leur en causer, et il est difficile d’imaginer que Kennedy n’ait pas pris en considération cette donnée fondamentale dans son raisonnement, lorsqu’il conçut sa riposte. D’ailleurs, les États-Unis le firent savoir à leur adversaire : ordre fut donné aux commandants des sous-marins Polaris alors en patrouille d’échanger des messages « en clair » entre eux et avec leur base pour rendre compte qu’ils avaient bien intégré leurs cibles respectives (les villes russes) dans leurs calculateurs de tir. Cette forme de gesticulation concourt également à la dissuasion !

Un autre point à considérer est que les dirigeants du Kremlin ont tiré des enseignements radicaux de cette crise : quelques semaines après la reculade de Khrouchtchev, Vassili Kouznetzov, alors vice-ministre soviétique des Affaires étrangères, déclara à une personnalité américaine, John MacCloy : « Vous autres, Américains, vous ne nous aurez plus jamais comme ça ! »

C’est à cette époque que Moscou a lancé un programme massif de réarmement, programme qui allait aboutir, non seulement à un renforcement considérable des forces conventionnelles du Pacte de Varsovie, mais également à la constitution d’un ensemble surréaliste, au sens premier du terme, de vecteurs stratégiques, 11 400 missiles intercontinentaux et plus de 900 missiles embarqués sur sous-marins, soit un rapport quantitatif supérieur à celui des Américains dès la décennie 1970. Sans doute, les politiques et les maréchaux soviétiques devaient être bien conscients que la notion de « supériorité stratégique » fondée sur des critères quantitatifs n’avait pas beaucoup de sens en termes de dissuasion.

Cette situation, un peu ubuesque, aboutit à deux conséquences : à partir du moment où chacun des deux Super Grands devait redouter sa destruction en cas de confrontation nucléaire, cette notion de « destruction mutuelle assurée » allait constituer le fondement de « l’équilibre de la terreur » qui allait garantir le succès de la dissuasion nucléaire, tout au long de la guerre froide. Par ailleurs, cet équilibre de la terreur a fourni le contexte indispensable aux accords de limitation (accords SALT, Strategic Arms Limitation Talks) puis de réduction (accords START, Strategic Arms Reduction Talks) des années 1970.

Sans doute aussi, le Kremlin n’a-t-il jamais plus fait preuve du même esprit de provocation directe que Khrouchtchev en 1962. Cette dernière remarque n’était valable que jusqu’à l’agression de Poutine envers l’Ukraine le 24 février 2022, mais ceci est une autre histoire… ♦

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