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  • Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025
  • Les enjeux liés à la Très haute altitude (THA)

Les enjeux liés à la Très haute altitude (THA)

Alexis Rougier, "Les enjeux liés à la Très haute altitude (THA) " Armée de l’Air et de l’Espace - Puissance militaire aérospatiale - Salon du Bourget 2025

La Très haute altitude (THA) s’affirme comme un nouveau milieu stratégique de conflictualité. Employant des gammes de vitesses et d’altitudes inédites, ballons, planeurs et missiles hypersoniques imposent de repenser la surveillance, la défense et les règles d’engagement dans ce milieu souverain, au-delà de l’espace aérien usuellement utilisé et jusqu’à l’espace extra-atmosphérique. L’armée de l’Air et de l’Espace structure une réponse adaptée pour garantir la souveraineté nationale et sécuriser cet environnement complexe et contesté où évoluent déjà des compétiteurs majeurs.

The Stakes of High-Altitude Operations

It is clear that very high altitude is becoming a new strategic environment for conflict. With their hitherto unseen ranges of speed and altitude, balloons, gliders and hypersonic missiles are forcing complete reconsideration of surveillance, defence and rules of engagement in this sovereign environment which extends beyond the commonly-used airspace and out into extra-atmospheric space. The Air and Space Force is structuring an appropriate response to guarantee national sovereignty and the security of this complex and contested environment in which major competitors are already operating.

Alors que les tensions géostratégiques s’intensifient, de nouveaux enjeux majeurs émergent, alimentés par la volonté de nos compétiteurs de multiplier les moyens de pression sur les intérêts français et ceux de ses alliés. Dans cette dynamique, la Très haute altitude (THA) apparaît comme une opportunité stratégique à exploiter, devenant progressivement un nouveau domaine de contestation, voire de confrontation. Pour la France, l’enjeu est désormais de s’adapter à cette évolution et d’y affirmer une réelle supériorité opérationnelle.

Les bornes verticales des espaces aériens et extra-atmosphériques n’étant pas définies de manière universelle, la THA, bien qu’officiellement non délimitée, correspond à la partie supérieure de l’espace aérien, située approximativement entre 20 et 100 km d’altitude. Zone des extrêmes – tant en termes d’altitude que de vitesse – la THA est particulièrement complexe à maîtriser. On y retrouve deux grandes catégories d’objets : les plateformes persistantes (High Altitude Permanent System ou HAPS), principalement représentées aujourd’hui par des ballons stratosphériques, et les vecteurs hypervéloces (1) (missiles et aéronefs). Au-delà de ces systèmes, c’est l’ensemble des capacités de défense qui est mobilisé pour surveiller, identifier et potentiellement neutraliser ces éventuelles menaces : radars, satellites, chasseurs, batteries sol-air, lasers, etc. En ce sens, la THA engage pleinement, et de manière continue, la troisième dimension, du sol jusqu’à l’Espace.

L’intérêt porté à la THA est resté longtemps marginal, principalement en raison des obstacles techniques. Plus on s’élève dans l’atmosphère, plus les contraintes physiques et les technologies nécessaires diffèrent de celles utilisées dans l’espace aérien courant. Pourtant, aujourd’hui, l’observation des activités qui s’y développent – qu’elles soient militaires, économiques ou scientifiques – révèle une volonté croissante d’appropriation de cet espace. De quoi parle-t-on exactement, sachant que cette zone couvre une tranche d’altitude particulièrement vaste ?

Une vaste zone où opèrent HAPS et engins hypervéloces

En France aujourd’hui, l’espace aérien est contrôlé jusqu’à 20 kilomètres d’altitude, considérant qu’au-dessus le faible nombre d’aéronefs circulant ne le justifie pas. Cette limite, logique et simple, marque la limite basse de la THA. Définir la limite haute de la THA est plus complexe. On retient souvent, par convention, la ligne de Kármán, située à 100 km d’altitude. Elle correspond à l’altitude où la densité de l’air devient si faible que la vitesse nécessaire pour maintenir un objet en vol équivaut à la vitesse d’orbitation, soit 28 000 km/h. Cette limite reste toutefois purement indicative. Aucun traité international – ni la Convention de Chicago de 1944 sur le fait aérien, ni le Traité de l’Espace de 1967 – ne fixe de seuil officiel entre l’atmosphère et l’Espace. L’un comme l’autre ne posent qu’un cadre général, sans valeur verticale contraignante.

Quels types d’engins opèrent dans cette zone ? À une extrémité, on trouve des systèmes permanents : les HAPS. Il peut s’agir de ballons stratosphériques, de dirigeables, ou d’avions solaires. Évoluant généralement entre 18 et 28 km, ils profitent des vents stratosphériques favorables pour se déplacer lentement, tout en échappant aux moyens traditionnels de détection, optimisés pour les cibles rapides.

On distingue quatre grands types de HAPS : 1° les Ballons stratosphériques ouverts (BSO), très simples techniquement, peuvent transporter plusieurs tonnes jusqu’à 40 km d’altitude. Ils sont toutefois dépendants des vents et ne restent en vol que quelques heures à quelques jours. Les Ballons stratosphériques pressurisés (BSP), quant à eux, volent jusqu’à 30 km et peuvent tenir en altitude plusieurs mois, mais n’emportent que de faibles charges utiles. 2° Certains sont manœuvrants en jouant sur l’altitude (comme les montgolfières), 3° d’autres appelés dirigeables utilisent des moteurs solaires. Plus lourds, plus stables, ils peuvent transporter plusieurs centaines de kilogrammes et évoluer indépendamment des vents à environ 80 km/h. 4° Les avions solaires, enfin, constituent une autre catégorie de HAPS. Bien qu’ils soient plus lourds que l’air, leur légèreté et leur grande finesse aérodynamique leur permettent d’évoluer plusieurs mois dans la THA. Propulsés également par l’énergie solaire, ils peuvent atteindre 100 km/h mais emportent peu de charge utile (quelques kilogrammes) et restent fragiles.

À l’opposé, se trouvent les objets hypervéloces. Il s’agit principalement d’armes capables de manœuvrer à des vitesses supersoniques voire hypersoniques. En exploitant la THA, ces vecteurs bénéficient d’une grande portée, pouvant atteindre plusieurs milliers de kilomètres, et d’une capacité à échapper aux défenses classiques grâce à leur vitesse et leur manœuvrabilité. Trois grandes catégories d’armes hypervéloces existent : 1° les missiles balistiques manœuvrants (MaRV : Maneuverable Reentry Vehicle), qui modifient leur trajectoire en phase terminale ; 2° Les planeurs hypersoniques, lancés par fusée, qui évoluent entre 30 et 90 km ; et 3° Les missiles de croisière hypervéloces, qui volent dans la tranche 20-40 km. Ces armes utilisent la densité résiduelle de l’atmosphère pour conserver leur manœuvrabilité tout en restant partiellement invisibles aux radars adverses, profitant de la courbure terrestre. Cela leur confère une capacité de pénétration renforcée, difficile à contrer par des systèmes sol-air classiques.

La THA, prise globalement autour des problématiques de détection de ces objets et de leur potentielle interception, soulève trois enjeux fondamentaux.

Un enjeu de souveraineté

Premier enjeu stratégique que soulève la THA, la question de la souveraineté s’impose comme prioritaire. Protéger le territoire national et ses citoyens face aux menaces que représentent les HAPS ou les armes hypervéloces n’est pas chose aisée. Deux difficultés majeures se présentent : d’une part, l’absence de frontière physique juridiquement établie entre les espaces aérien et spatial ; d’autre part, la complexité technique d’accéder à cette zone et d’y exercer un contrôle effectif.

L’ambiguïté sur les limites verticales entre l’Air et l’Espace est un héritage des conventions internationales. La Convention de Chicago et le Traité de l’Espace ont volontairement évité de fixer une séparation précise. L’air de l’atmosphère, en effet, se raréfie progressivement jusqu’à environ 800 km d’altitude, sans discontinuité marquée. Or, plus les technologies progresseront, plus les objets évoluant à la frontière des 100 km se multiplieront : satellites à très basse orbite (ELEO : Extremely Low Earth Orbit), vecteurs hypervéloces ou encore navettes spatiales. Dans ce contexte, il deviendra de plus en plus difficile de trancher entre ce qui relève de l’espace aérien souverain et ce qui relève du domaine spatial libre de circulation.

Cependant, au-delà de cette incertitude, c’est la capacité opérationnelle à agir dans la THA qui est en jeu. La maîtrise de cet espace suppose des moyens adaptés pour y accéder, y détecter des intrusions et, le cas échéant, y intervenir. Or, les altitudes et vitesses concernées posent des défis sans précédent. Garantir notre souveraineté dans la THA signifie de savoir les détecter et de disposer ensuite des outils pour les neutraliser.

Détecter dans la THA

Certains capteurs, notamment au sol, sont déjà capables de repérer des HAPS. Toutefois, des limitations demeurent, en particulier pour les radars embarqués sur des cibles à faible signature radar. Détecter un objet lent, évoluant à très haute altitude, reste un véritable défi technique. Quant aux vecteurs hypervéloces, leur détection exige un système d’alerte avancée hérité de la Défense antimissile balistique (DAMB). Il devient impératif d’intégrer dans nos réflexions la détection précoce de nouveaux aéronefs hypersoniques, qui présentent des profils de vol de plus en plus différents de ceux des missiles balistiques classiques.

La capacité à établir une image claire et complète de la situation aérienne en THA est un prérequis fondamental. C’est à partir de cette conscience de l’espace que pourra ensuite s’articuler une capacité d’action crédible, appuyée sur une chaîne de Commandement et de contrôle (C2) réactive. S’agissant d’un espace où la souveraineté nationale s’exerce pleinement, il est essentiel de pouvoir suivre et comprendre toutes les activités qui s’y déroulent, qu’elles soient d’origine civile ou militaire.

Intercepter les potentielles menaces

En matière d’interception, les systèmes actuellement en service présentent
certaines lacunes. Les missiles sol-air et les chasseurs sont plutôt conçus pour opérer dans l’espace aérien classique. Or, les HAPS évoluent souvent au-dessus de ce plafond. Cela pousse à une adaptation des moyens existants ou au développement de solutions alternatives.

Quant aux armes hypervéloces, elles posent un défi d’un autre ordre. Leur vitesse extrême, combinée à une trajectoire manœuvrante, les rend particulièrement difficiles à intercepter. Pour les contrer efficacement, il faut une architecture de détection en profondeur, capable d’anticiper leur trajectoire dès leur phase de lancement, mais aussi des intercepteurs adaptés à leurs différentes phases de vol. En phase haute (endo-atmosphérique supérieur), comme lors de la phase terminale (endo-atmosphérique bas), les temps de réaction sont réduits à quelques dizaines de secondes.

Un enjeu de supériorité opérationnelle

Au-delà d’un usage strictement défensif de la THA – pensé autour du triptyque classique renseigner, détecter, neutraliser –, les forces armées françaises cherchent à développer un avantage offensif. Cet effort s’appuie sur les deux ruptures technologiques majeures que sont les HAPS et les systèmes d’armement hypervéloces. L’objectif est clair : tirer parti des atouts naturels de la THA – l’allonge, la permanence, et la survivabilité – pour améliorer notre efficacité opérationnelle sur l’ensemble du spectre.

Miser sur les HAPS

Ces plateformes présentent de nombreux avantages. Le plus remarquable est sans doute leur capacité à stationner de façon prolongée sur une zone d’intérêt, de plusieurs mois jusqu’à un an. À cette endurance s’ajoute une capacité de déplacement planétaire, qui leur confère une allonge stratégique. Pour les modèles évoluant à très haute altitude, la survivabilité est également accrue, car ils échappent, à ce jour, aux défenses sol-air conventionnelles. Enfin, leur coût reste modéré, notamment pour les ballons ouverts ou pressurisés, dont les technologies sont relativement simples. Les BSP et les avions solaires peuvent en outre faire preuve de discrétion : faible taille, signature radar réduite et possibilité de lancement loin en amont de la zone d’opérations. Leur lenteur est partiellement compensée par leur réactivité logistique, notamment leur facilité de pré-positionnement dans les territoires ultramarins ou sur des grands bâtiments de la Marine, ou encore via un aérotransport vers une zone d’opérations.

Ces caractéristiques font des HAPS des plateformes idéales pour diverses missions. Ils peuvent jouer le rôle de relais de télécommunications (V/UHF, 4G, 5G, liaisons L16, laser, etc.), créant des bulles de connectivité dans des environnements dégradés ou isolés. En matière de renseignement, ils se prêtent aussi bien au recueil électromagnétique (ROEM) qu’à l’observation radar ou optique (ROIM). S’ils dépendent des conditions météorologiques pour l’imagerie optique, leur positionnement à 20 km les place au-dessus des nuages et leur proximité avec le sol leur permet une résolution équivalente à celle des satellites d’observation en Low Earth Orbit (LEO), mais avec des équipements plus légers et moins coûteux. En outre, leur endurance permet la captation de vidéos en continu.

Pour autant, les HAPS présentent aussi des contraintes. Les ballons ouverts ne peuvent rester en vol que quelques jours et sont soumis aux aléas des vents. Les ballons manœuvrants disposent d’une charge utile restreinte et leur navigation reste imprécise, nécessitant parfois plusieurs jours pour atteindre une zone, sans garantie de stationnarité exacte. Les dirigeables, plus imposants, exigent des infrastructures spécifiques – les stratoports – et sont plus onéreux à produire. Leur volume réduit leur discrétion et leur charge utile limite leur altitude maximale. Quant aux avions solaires, ils embarquent peu de charge, sont fragiles, et dépendent fortement des conditions d’ensoleillement, ce qui restreint leur emploi à certaines latitudes.

Ainsi, l’usage opérationnel des HAPS repose sur une logique de complémentarité. D’abord entre eux, en fonction des priorités : endurance, mobilité, charge utile, discrétion ou coût. Ensuite, avec les drones et aéronefs conventionnels, qui conservent un net avantage en termes de rapidité et de capacité d’emport. Enfin, avec les satellites, qui offrent une couverture globale et une liberté de survol garantie par le droit international, mais dont la permanence, la vulnérabilité croissante en orbite et le coût d’accès restent des points de vigilance.

Accélérer sur l’hypervélocité

Les systèmes d’armes hypervéloces tirent profit de leur très grande vitesse et de leur capacité de manœuvre pour accroître leur portée et leur capacité à pénétrer les défenses adverses. La France dispose d’atouts en la matière grâce aux compétences acquises par sa Base industrielle et technologique de défense (BITD) dans le domaine balistique, issues du développement des forces de dissuasion et de la conquête spatiale.

Ces armes présentent un fort potentiel pour frapper des objectifs en profondeur dans des territoires lourdement défendus, que ce soit dans une logique SEAD (Suppression of Enemy Air Defenses) ou pour neutraliser des cibles à haute valeur stratégique. Leur trajectoire dans la THA leur permet d’éviter, voire de traverser, les systèmes A2/AD les plus avancés. En saturant les défenses ou en les déjouant par leur imprévisibilité, elles compliquent considérablement la tâche des adversaires. Ces derniers doivent mettre en place des architectures de défense multicouches, interconnectées entre milieux, capables de détecter très en amont, ce qui implique des investissements lourds et une complexité accrue.

L’efficacité tactique et stratégique de ces armes a été démontrée récemment. La Russie a utilisé des vecteurs hypersoniques sur le front ukrainien dès 2022. Israël, en 2024, a mené plusieurs frappes en Iran avec des MaRV lancés depuis des avions de chasse.

Un enjeu de coopération

La maîtrise de la THA ne saurait reposer uniquement sur les capacités militaires nationales. À l’instar du domaine spatial, complexe, exigeant et coûteux, la THA nécessite une approche collaborative. Elle suppose que les forces armées s’appuient à la fois sur l’écosystème industriel et technologique de la BITD française, dans une logique de complémentarité civil-militaire, et sur la coopération avec nos partenaires européens, otaniens ou frontaliers, par le biais de dispositifs multilatéraux ou d’accords bilatéraux.

Mobiliser l’expertise du secteur civil et scientifique

La première étape vers une meilleure exploitation de la THA repose sur un approfondissement de la connaissance du milieu, par des partenariats civils. Comprendre les spécificités physiques de cette tranche d’altitude – vents, niveaux d’ensoleillement, densité atmosphérique, rayonnement, températures extrêmes – est indispensable pour optimiser les capacités militaires futures. Cette connaissance doit s’appuyer sur le partage d’expertise scientifique et technique, et s’organiser autour d’un réseau d’acteurs nationaux et internationaux. Parmi les partenaires de référence figurent le Centre national d’études spatiales (Cnes), l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onéra), Météo France ou encore l’Observatoire de Paris.

Renforcer les coopérations bilatérales

Le système français de défense aérienne repose déjà sur une architecture coopérative. Des accords bilatéraux avec les pays limitrophes – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne – permettent d’assurer une couverture cohérente de l’espace aérien, avec des mécanismes d’alerte, de coordination et d’intervention mutuelle. Ces coopérations complètent l’action du réseau plus large de l’Otan – le NATINAMDS (NATO Integrated Air and missile Defence System) –, et permettent d’anticiper plus efficacement les menaces transfrontalières.

Avec l’essor de la THA et l’apparition de nouvelles plateformes (HAPS, missiles hypervéloces), ces accords doivent être adaptés. Les défis associés à la détection, à l’identification, voire à la coercition de ces objets appellent un renforcement des dispositifs actuels. Il pourrait s’agir d’une extension à de nouveaux partenaires européens ou d’un approfondissement des protocoles opérationnels entre pays déjà engagés, en prévoyant par exemple le partage de capteurs spécialisés ou des mécanismes de coordination tactique pour la défense conjointe de la THA.

Agir au sein des structures multilatérales

La France bénéficie également d’une interconnexion étroite avec les systèmes de défense aérienne de l’Otan, notamment par le biais du NATINAMDS. Ce réseau permet une mise en commun des capteurs, des systèmes d’alerte, des moyens de C2 et des effecteurs. L’adhésion à ce système renforce significativement la profondeur stratégique de la métropole française, en facilitant une détection avancée des menaces aériennes, y compris dans la THA.

Stimuler la coopération européenne

Côté Union européenne, plusieurs programmes ont été lancés pour mutualiser les investissements et les développements capacitaires dans le domaine de la THA. Parmi eux figurent des projets structurants comme TWISTER (Timely Warning and Interception with Space-based Theater Surveillance : système d’alerte et d’interception contre les menaces hypervéloces), ODIN’s EYE (Multinational Development Initiative for a Space-based Missile Early-Warning Architecture : alerte avancée spatiale), HYDIS (Hypersonic Defense Interceptor System) ou encore EuroHAPS, dédié aux plateformes stratosphériques.

Ces programmes incarnent une vision européenne de la sécurité dans la troisième dimension, qui dépasse les simples logiques nationales. En participant activement à ces projets, la France renforce sa propre autonomie stratégique tout en consolidant un socle de défense collectif. La THA, à l’instar de l’espace exo-atmosphérique, appelle une réponse solidaire, structurée et anticipée, face à des menaces désormais tangibles.♦

(1) Vecteurs capables d’évoluer à des vitesses supérieures au Mach et de réaliser des manœuvres d’amplitude et/ou sous facteur de charge.

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