À propos de la visite en France du Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste d'Union soviétique Nikita Khrouchtchev, des visites du chancelier de RFA Konrad Adenauer aux États-Unis et au Japon, et des rencontres Eisenhower-Macmillan à Camp David en mars 1960.
Politique et diplomatie - Les entretiens franco-soviétiques de mars
Des entretiens du Premier Soviétique et du Président de la République Française, quelles conclusions peut-on tirer ? D’abord la preuve que le peuple français, lorsqu’il a le sentiment d’être guidé par des dirigeants qui savent où ils vont, témoigne d’un respect des convenances, d’une courtoisie, d’une discipline dont on avait parfois douté à l’étranger. Dans l’ensemble, le séjour de M. Khrouchtchev en France n’a donné lieu à aucune manifestation déplacée : qu’il s’agisse de démonstrations hostiles ou d’enthousiasme intempestif. Sur ce point donc, le pari engagé par le Président de la République et par le gouvernement français a été gagné.
Si le pari a été gagné cela est dû non seulement à la sagesse dont a fait montre le peuple français, non seulement à la sévérité et à l’ampleur des mesures d’ordre, mais aussi à la modération dont M. Khrouchtchev ne s’est pas départi au long de son voyage. Il semble qu’il se soit imposé, dans ses propos et dans ses actes, une retenue d’autant plus remarquable qu’elle ne s’est pas toujours manifestée au cours de ses voyages précédents. Qu’on se souvienne, en effet, de ses accès de colère aux États-Unis, à Los Angeles notamment.
Quant aux résultats du voyage, on peut penser qu’ils sont satisfaisants : M. Khrouchtchev, sa famille et les personnalités soviétiques qui les accompagnaient ont eu l’occasion de découvrir un visage de la France que, vraisemblablement, ils ignoraient. Lors de sa conférence de presse, M. Khrouchtchev a d’ailleurs lui-même souligné l’importance des réalisations qu’on lui avait révélées dans le domaine de la science, de la technique, de l’urbanisme… Et comme pour renforcer cette impression, la seconde bombe atomique expérimentale française explosait le 1er avril, avant que M. Khrouchtchev n’ait regagné Moscou.
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